Après la mort
Bas Devos avait signé, en 2014, un premier long-métrage époustouflant, totalement maîtrisé, une perle rare d’une grande beauté. Violet suivait le chemin douloureux d’un adolescent dont le copain s’était fait tuer bêtement d’un coup de couteau dans une galerie marchande. À partir de cet acte absurde et tragique, la douleur irradiait lentement, pulsait à l’écran dans un monde désormais fragmenté et illisible. Sélectionné à Berlin dans la section Génération 14+, il en était revenu avec le Grand Prix. Avec son second film, Hellhole, à nouveau présenté au Panorama berlinois, Bas Devos s’empare encore d’un deuil, collectif cette fois, celui d’une ville frappée par des attentats, Bruxelles après mars 2016. Et l’on peut dire désormais que son cinéma se construit sur le thème de la douleur sourde, imperceptible d’habiter un monde vidé de son sens.