Avez-vous déjà pensé aux enfants des adultes résidant dans les prisons belges ? Dans Ik zou je graag zien, l'équipe de Dokma Film suit des enfants d'âge différents qui relatent chacun leur expérience de visite à leur père incarcéré. Entre moments de partage qu'ils attendent autant qu'ils redoutent et confessions d’une grande lucidité sur la manière dont ils perçoivent cette situation, un court métrage documentaire édifiant.
Ik zou je graag zien de Zaïde Bil, Petronella Van Der Hallen, Sébastien Segers

Pour ces enfants, certains ne l’ont jamais dit à leurs camarades, d’autres mentent. Mais certains l’assument, et prennent leur mal en patience. Car comme le précisent ces jeunes dont les voix nous accompagnent, on peut être en prison car on a fait des erreurs, toutes les personnes en prison ne sont pas mauvaises.
Et dans le cadre de ces quatre marmots grands et petits que les caméras accompagnent jusqu’au parloir, le contact reste très important. Au moins tout autant que pour les pères emprisonnés d’ailleurs, comme on peut le découvrir au travers de ces images autocensurées, mais néanmoins limpides. Deux fois par semaine, ce qui est devenu une “excursion” pour certains (sans pour autant être toujours joyeuse) les amène à garder le lien, à grandir aux côtés de ceux qui sont absents. Une vie singulière, que le film capture sans aucun misérabilisme, mêlant vidéo et photographie pour détailler ces routines, chacune unique.
“Même s’il est en prison, un papa reste un papa où qu’il soit”, assène l’un des enfants parmi les plus âgés interviewés. Dans un pays où, selon l’équipe du documentaire, près de 16.000 enfants ont un de leurs parents en prison, donner une voix à ces jeunes est non seulement nécessaire, mais aussi profondément humain.









