La prisonnière ?
Une mer noire de nuit, gonflée d'une vague lourde et lente qui roule, houleuse de tensions retenues, puis chute, s'écroule pour recommencer encore et toujours ce même mouvement immuable et comme captif de lui-même.
C'est avec cette image symbolique d'un présent hors du temps, obscur et brassé de ténèbres, que Chantal Akerman commence son dernier film, la Captive. Cadré à l'extrême limite de l'enfermement, ce premier plan situe d'emblée l'espace imaginaire de son récit, un lieu clos, au motif récurrent dont il est impossible de sortir.