Née à Bruxelles en 1950, Chantal Akerman découvre, au hasard de la programmation d'une salle, Pierrot le fou de Jean-Luc Godard et comprend que le cinéma peut être autre chose qu'une machine de divertissement où l'on consomme des glaces entre copains et copines. En sortant de la salle, elle se dit : " Je veux, je vais faire des films ". Et trois ans plus tard elle réalise Saute ma ville, un film de 13'.
Après un bref passage à l'INSAS, elle met en scène Je, tu, il, elle, son premier long métrage, suivi de Jeanne Dielman, 23 Quai du Commerce, 1080 Bruxelles. Présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival de Cannes en 1975, ce dernier obtient un succès critique relayé à Paris lors de la sortie du film en salles. Dès lors, les films s'enchaînent les uns aux autres, documentaires et fictions. (cf. notre dossier Akerman dans Cinergie-papier n°94, mai 1994). En 1999, elle réalise Sud en DV-Cam, dont notre collaborateur Philippe Simon a rendu compte sur notre site. Cette année, elle a réalisé La Captive, un long métrage de fiction inspiré de La Prisonnière (l'un des épisodes de A la Recherche du temps perdu de Marcel Proust). On pourra y découvrir Sylvie Testud dans le rôle d'Ariane, Stanislas Merhar dans celui de Simon et Aurore Clément dans celui de Léa. Le film sera présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Festival international de Cannes 2000.
Fictions:
South
Journal d'une paresseuse
Trois strophes sur le nom de P. Sacher
1980: Dis-moi
1984: Paris vu par... vingt ans après
1984: Lettre d'une cinéaste
1984: J'ai faim, j'ai froid
1986: Letters home
1990: Les trois dernières sonates de Schubert
1991: Contre l'oubli
1991: Pour Febe Elisabeth Velasquez
1992: Le déménagement
1993: Portrait d'une jeune fille de la fin des années 60 à Bruxelles
2004: Marcher à côté de ses lacets dans un frigidaire vide
Pierrot le fou
J'avais quinze ans, un film qui s'appelait Pierrot le fou. Je ne connaissais rien de Jean-Luc Godard, même pas son nom. Je suis entrée au cinéma à cause du titre. En sortant, je me suis dit tout de suite : "Je veux, je vais faire des films". Jusqu'alors je ne m'étais pas imaginée que le cinéma était un moyen d'expression. J'y allais en bande le samedi soir pour manger des glaces, le film ne comptait pas.