Loupé, mais … !
Le moins qu’on puisse dire du second long-métrage de Manu Gomez, c’est qu’il était attendu.
D’abord, parce qu’en vingt ans de cinéma, son auteur s’est imposé comme un court métragiste créatif, pétillant d’idées et d’intelligence. Un cinéaste qui, au-delà d’un cliché trop répandu, ne s’est pas seulement spécialisé dans l’animation, mais est aussi l’auteur de quelques fictions très réussies : évocation de Prague (Praha) ou adaptations de nouvelles d’Edgar Poe (Le Pendule) ou de Franz Kafka (La colonie pénitentiaire). Ensuite, parce qu’au fil de cette carrière, il s’est forgé une réputation méritée d’auteur, avec ses obsessions et ses thèmes rémanents qu’il poursuit film après film en dépit des ruptures de ton et de style dont il est coutumier. Notre homme passe en effet sans crier gare d’expérimentations grandiloquentes d’une étonnante richesse iconographique à la gaudriole potache gaillardement iconoclaste.