Au milieu des années 1960, l’Etat français lance des expéditions coloniales en Polynésie française, à la recherche d’une zone désertique pour tester des armes nucléaires. Rapidement, un Centre d’expérimentations du Pacifique se déploie, des milliers de militaires et de techniciens débarquent sur le territoire. Pendant trente ans, ils multiplient les essais aériens et souterrains, entraînant avec eux les habitants des îles polynésiennes. Motivés par les avantages que les Occidentaux leur offrent, ces derniers délaissent leurs activités quotidiennes pour s’adonner aux activités militaires. Du jour au lendemain, leur vie change totalement. S’efforçant de travailler sans relâche pour répondre aux exigences colonialistes, ils construisent des sites, forent des puits et nettoient les zones contaminées. A l’époque, ils sont loin d’imaginer les risques de contamination auxquels ils s’exposent chaque jour et le bouleversement culturel qui les attend. Autrefois riches de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, les Ma’ohi se retrouvent rapidement sans ressource. Malgré les nombreuses révoltes, ils ne parviennent pas à se libérer de l’assaillant capitaliste qui dévore de plus en plus leurs ressources. Ce n’est qu’en 2013, une vingtaine d’années après cette période d’expérimentations, que la Polynésie française parvient à grand-peine à convaincre les Nations-Unies de figurer sur la liste des territoires à décoloniser.