Une course-poursuite urbaine d’une nuit dans les rues méconnaissables de Bruxelles entre un jeune serrurier victime d’un coup monté et les hommes de main d’un dangerreux gangster. Voilà le programme auquel nous convie Michiel Blanchart pour son premier film, après le succès de son court T’es morte Hélène. Il signe un film d’action d’une maîtrise technique époustouflante, comme on en voit peu au sein de l’industrie européenne. Impressionné par La Nuit se traîne, Sam Raimi en personne produira le prochain long du jeune réalisateur….
Michiel Blanchart à propos de « La Nuit se traîne »
Cinergie : Comment est né ce projet ? Réaliser un pur film d’action en Belgique a dû être un sacré pari…
Michiel Blanchart : Je me disais que pour un premier film, il fallait que je fasse quelque chose de marquant. Je voulais un cadre de scénario assez simple et j’avais toujours fantasmé de réaliser un film qui se déroule en une seule nuit. J’avais ce concept : une nuit / un personnage / une ville - et je voulais donner de l’importance à la ville et faire exister cette nuit. Pour l’écriture, ça m’a beaucoup aidé d’avoir ce cadre-là, ça m’a permis de ne pas trop m’éparpiller, parce que l’écriture est la partie la plus difficile pour moi. Ce concept me donnait une autoroute presque toute tracée : le personnage principal est là, et il doit arriver là. Comment va-t-il s’en sortir pour aller jusqu’à la scène suivante ? Pas d’ellipses ou de tangentes possibles... Tous mes projets naissent avant tout d’une envie de cinéma et de parler de quelque chose qui me touche dans le monde dans lequel on vit, quelque chose d’universel ou d’intime. Je ne saurais pas vous dire ce qui arrive en premier, c’est vraiment quand les deux arrivent ensemble que l’idée d’un scénario se cristallise. Ici, c’était la rencontre entre les violences policières, un sujet malheureusement toujours d’actualité, et l’envie de raconter l’histoire de ce personnage en une nuit dans Bruxelles.
C. : Le film évoque des œuvres comme « After Hours », « Une Journée en Enfer », « Collateral », qui se déroulent sur une seule nuit ou une seule journée. Ces films vous ont-ils influencé, visuellement ou dans l’écriture ? Quel cinéma d’action ou cinéastes spécialisés dans ce genre vous influencent, de manière générale ?
M. B. : Tous ces films m’ont inspiré. Je pourrais également citer Duel, le premier film de Spielberg, avec son concept simple ramassé sur une journée, mais aussi Training Day, d’Antoine Fuqua. La Nuit se traîne se déroule du coucher au lever du soleil ; Training Day, c’est l’inverse. Le cinéma d’action qui m’inspire, c’est celui qui a des personnages auxquels on peut s’identifier. Toutes les péripéties sont plus impressionnantes quand on s’identifie aux personnages, quand il y a un certain réalisme, une certaine fragilité, une émotion. Les bons films d’action sont ceux qui utilisent les séquences d’action pour faire avancer l’histoire et faire évoluer leurs personnages. Ce que j’ai essayé de faire, c’est caractériser un personnage, Mady, assez discret, honnête, qui ne cherche pas les ennuis, et qui, au travers de ce qu’il va vivre au cours de la nuit, va se découvrir une certaine force. On va découvrir qu’il est dégourdi, intelligent. Il utilise les aptitudes acquises dans sa profession pour s’en sortir. À travers les épreuves qu’il traverse, il devient de plus en plus fort : c’est le récit d’une maturation, une « coming of age story » : Mady devient la personne qu’il doit devenir. C’est la naissance d’un héros.
C. : Le rythme ne faiblit jamais. Est-ce que le suspense est quelque chose que vous concevez plutôt à l’étape de l’écriture ou au montage ? J’imagine que ça évolue au fil du temps ?
M. B. : Oui, ça évolue tout du long, mais c’était écrit comme un film à suspense avec des secrets, des rebondissements et, déjà dès l’écriture, de longues scènes en montage alterné pour faire monter la tension. Ensuite, on découvre au montage quelles scènes fonctionnent moins bien, soit pour des raisons d’écriture, soit parce que le tournage ne s’est pas passé comme prévu, et on trouve comment simplifier les choses. Il n’y a rien de pire qu’une scène de suspense qui ne tient pas la route ou qui est trop longue, donc il vaut mieux se séparer de l’idée plutôt que d’insister. À l’inverse, on peut trouver des endroits jouissifs qui, sur le papier, ne semblaient pas plus prometteurs que ça, puis, au montage, on se rend compte qu’une certaine tension fonctionne bien, donc on décide d’insister dessus, de les étirer.
C. : Est-ce que la mort de George Floyd et les manifestations « Black Lives Matter » un peu partout dans le monde étaient un élément présent dans le script dès le départ ?
M. B. : J’ai commencé à écrire le scénario en 2020 suite aux manifestations « Black Lives Matter » qui ont eu lieu ici, Place Poelaert, à Bruxelles. C’était dans l’air du temps et ça m’a tellement impacté que, malgré moi, ça s’est glissé dans cette histoire. J’avais déjà ce concept d’un film qui se déroule en une nuit, puis je me suis intéressé à ce personnage de jeune serrurier qui travaille de nuit. J’ai fait des recherches là-dessus, j’ai rencontré quelques serruriers et j’étais assez fasciné par ce milieu de la nuit. Un personnage qui, d’un coup, est appelé pour forcer une porte sans forcément poser de questions, c’était un terreau très fertile pour un thriller. Ensuite, le mouvement « Black Lives Matter », qui a eu un impact mondial, est arrivé en Belgique et tout ça s’est mélangé.
C. : Les meilleurs films de genre sont ceux qui abordent un sujet de société en filigrane qui leur confère une certaine richesse thématique. Il y a un sujet sérieux en arrière-plan, mais il est indispensable que ça reste avant tout un divertissement…
M. B. : Il y a des sensibilités différentes : certaines personnes peuvent être dérangées par le fait qu’un élément comme ça soit utilisé en arrière-plan. Mais c’est une façon de faire du cinéma que j’ai envie de défendre, c’est un genre de cinéma qui me parle beaucoup, à la sensibilité très anglo-saxonne. Je n’ai pas envie de faire des films à charge ou de mettre un « message » à l’avant-plan. Je ne ferai jamais un film parce que j’ai quelque chose à dire ; je ne suis ni journaliste, ni philosophe, ni politicien. Je ne sais plus quel producteur américain avait dit : « Si j’ai un message à faire passer, j’envoie une lettre » (citation attribuée à Samuel Goldwyn - NDLR). Moi j’ai envie de faire une œuvre d’art, j’ai envie d’utiliser la force évocatrice du cinéma. Le cinéma que j’aime, c’est celui de George Miller, celui de Steven Spielberg, tous ces gens qui arrivent à nous faire vivre une aventure viscérale et émotionnelle et qui, à travers ça, subtilement, font passer des sujets importants, des émotions fortes qui vont nous faire discuter à la sortie de la salle, qui vont nous toucher profondément, d’une façon un peu indirecte, avec des personnages et des histoires allégoriques un peu « bigger-than-life ».
C. : On retrouve deux types de scènes d’action dans le film : des bastons à mains nues et des courses-poursuites automobiles ou à vélo. Pouvez-nous nous raconter la conception de ces scènes ? Elles sont lisibles, sans effets « shaky-cam ». J’ai apprécié leur fluidité.
M. B. : Merci. Il est important de comprendre l’action, de pouvoir la ressentir, de ne jamais être complètement perdu. Je parlais de George Miller juste avant. S’il y a bien un génie qui arrive à créer quelque chose de limpide dans un chaos total, c’est lui ! La Nuit se traîne est un film complètement chaotique, mais faire des raccourcis en faisant trembler la caméra dans tous les sens, avec un montage ultrarapide, ça ne m’intéresse pas. J’ai envie d’avoir la jouissance de chaque coupe, de chaque champ / contrechamp, de comprendre l’action et que ce soit dynamique, que les raccords soient plaisants. Je considère le cinéma d’action comme une forme d’art très élevée, c’est comme une chorégraphie de danse entre les comédiens, les cascadeurs et la caméra. Au niveau du rythme, il doit y avoir une musicalité. Les scènes d’action ne doivent pas être bordéliques, ça doit être beau à voir, comme une danse, comme une comédie musicale. Et comme la comédie musicale, ça demande beaucoup de préparation ! Beaucoup de prévisualisation : je fais souvent moi-même des storyboards et de l’animation 3D. Pour ce film, j’ai travaillé avec un storyboarder, mais j’ai aussi fait beaucoup de vidéo en préparation avec mon chef opérateur et des prévisualisations 3D dans Blender (logiciel de modélisation, d’animation par ordinateur et de rendu en 3D – NDLR). Il faut vraiment prévisualiser pour voir comment ça va être filmé. Une séquence comme la poursuite à vélo, qui se termine dans le métro, demande un travail de préparation, d’autorisations et d’outils techniques qu’on ne peut pas improviser quelques jours avant, encore moins sur le plateau. Tout doit être prévu à l’avance, tout le monde doit savoir exactement ce qu’on va faire. La partie que je préfère, c’est partager ma vision, mais aussi écouter les autres pour m’inspirer de leurs idées et avoir un plan d’attaque très précis, avec beaucoup de répétitions. Une fois sur le plateau, malgré tout, il y a toujours des imprévus et des problèmes à régler en toute dernière minute. Mais au moins, avec une grande préparation, tout le monde est d’accord, on ne perd pas de temps à devoir tout expliquer au cadreur, au chef op’, aux cascadeurs, aux acteurs, au steadycamer, aux dronistes, etc. C’est comme ça qu’on s’en sort.
C. : Est-ce que le tournage de nuit a compliqué les choses ?
M. B. : Ca dépend. Sur beaucoup de points, ça nous a arrangés, parce qu’il y a beaucoup moins de circulation, les magasins et les bâtiments sont fermés, et on peut plus facilement bloquer les rues. Par contre, pour le métro, nous avons eu des horaires très restreints. Nous n’avons pu tourner cette scène que quand le métro ne roulait pas, donc au milieu de la nuit, mais sur seulement quatre heures, ce qui laisse vraiment peu de temps pour réussir. La nuit est plutôt un avantage au niveau des autorisations. Après, il y a la fatigue, le froid, et pour la réactivité, c’est plus compliqué. L’équipe est plus réduite et si, tout à coup, on se rend compte qu’il y a un problème de caméra ou qu’il nous manque quelque chose, tout est fermé. Donc ça rend tout un petit peu plus compliqué. Il faut donc être encore mieux préparés.
C. : Vous nous montrez Bruxelles de nuit comme une ville dangereuse, un peu glauque, malfamée. Aviez-vous une envie particulière de filmer Bruxelles ?
M. B. : Oui, ça fait maintenant une dizaine d’années que j’habite Bruxelles, c’est vraiment ma ville ! J’avais envie, en même temps, de la montrer telle que je la connais, telle que les vrais Bruxellois vont la reconnaître - pas la Bruxelles de carte-postale avec l’Atomium, le Manneken Pis, la Grand-Place, etc. -, mais avoir des endroits reconnaissables - l’ascenseur des Marolles, certaines stations de métro, certaines rues - et de m’amuser avec cette géographie-là. Par exemple, toute la course-poursuite autour de l’ascenseur des Marolles (avec le héros dans l’ascenseur et son poursuivant qui tente de le rattraper en dévalant les escaliers – NDLR), ce sera un vrai plaisir, je crois, pour les Bruxellois de se dire : « Ah oui, il passe par là, du coup il va devoir passer par là et le rattraper comme ça… » On sait que cet ascenseur est un peu lent, donc, potentiellement, le poursuivant a le temps de descendre… Donc, il y a ce côté ludique de faire à la fois un portrait fidèle de la ville et de la fantasmer, d’en faire quelque chose d’un peu plus grand, d’un peu plus excitant, comme ce qu’on voit souvent dans le cinéma américain.
C. : Parlez-nous de votre collaboration avec votre acteur principal, Jonathan Feltre. Comment l’avez-vous choisi ?
M. B. : C’est une grande chance d’avoir rencontré Jonathan. Nous avons fait une très longue période de casting. Nous avons rencontré une centaine de personnes, en France et en Belgique, pour le rôle de Mady, pendant presque un an, avant même d’avoir bouclé le financement et d’avoir le soutien de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Jonathan a été une évidence dès ses premiers essais filmés. Nous l’avons testé plusieurs fois, parce que c’est un film exigeant. Ce qui était délicat, c’était de trouver un acteur qui pouvait dégager une certaine innocence, une douceur, une candeur, mais qui pouvait aussi donner l’intensité qu’exigeait le personnage, pour qu’il se révèle. Il y a des émotions très fortes dans le film, donc il nous fallait quelqu’un qui serait capable de jouer avec ses émotions, d’être à fleur de peau, d’être généreux, tout en incarnant un peu de danger, une certaine colère, une certaine rage de vivre qui évolue tout au long du film. Mine de rien, même si on ne s’en rend pas forcément compte au scénario, c’est une palette très large. De plus, les scènes d’action étaient très exigeantes et j’avais envie qu’elles soient un vecteur d’émotions, qu’elles révèlent des choses du personnage : Mady est tout le temps confronté à des choix moraux compliqués, donc il nous fallait quelqu’un qui avait la sensibilité, la douceur, mais aussi, la niaque. C’était difficile pour Jonathan parce que le tournage était assez long, de nuit, il est dans presque chaque scène et il a beaucoup de scènes physiques. Il a répété les chorégraphies des bagarres avec les cascadeurs, et même les courses-poursuites plusieurs mois à l’avance. Il a des doublures cachées ici et là, mais dans l’ensemble, il a fait beaucoup de choses lui-même. C’était un tournage très exigeant pour lui, mais il a été à la hauteur.
C. : Les personnages secondaires sont très bien écrits également. C’est le cas pour Jonas Bloquet, Natacha Krief, mais aussi pour Romain Duris, qui joue un méchant humain, loin des clichés habituels…
M. B. : Il y avait une vraie volonté, au niveau des personnages secondaires, d’éviter les clichés du genre. C’était important de comprendre leurs motivations, d’être le plus possible en empathie avec eux, dans les limites de la morale du spectateur. Surtout, je voulais éviter à tout prix d’avoir des personnages qui roulent des mécaniques. D’un point de vue formel, en termes de mise en scène, de montage, d’image et de son, je voulais assumer qu’on est dans un vrai film de genre, un thriller, un film d’action qui se fait plaisir. Je ne m’en cache pas ! Par contre, les personnages, eux, ne devaient pas être conscients qu’ils sont dans un film de genre. Pour eux, tout ce qui se passe à l’écran devait être ancré dans le réalisme. C’est peut-être de ce côté-là que je garde une patte plus « européenne ». L’écueil des films de genre francophones, c’est qu’on se retrouve souvent avec des acteurs français ou belges qui « jouent à l’américaine », qui essaient de reproduire une sorte de cliché qui ne leur est pas tout à fait naturel. Concernant le personnage interprété par Romain Duris, je n’ai pas cherché quelqu’un qui avait une sale gueule, qui faisait peur. Je voulais plutôt un méchant en col blanc, qui a du sang-froid, mais qui n’est pas sadique. Il dit d’ailleurs qu’il n’aime pas les cadavres et la violence, il veut juste que tout se passe bien. C’est un businessman, il est juste là pour faire du fric et il est tout aussi emmerdé que les autres quand les choses ne se passent pas comme prévu. Tous nos personnages sont dans la même situation : ils sont au pied du mur, pris dans un étau, forcés de faire des choses qu’ils n’ont pas envie de faire. Ils ont chacun des raisons très intimes, très personnelles de faire ce qu’ils font et pour survivre, ils doivent se dépasser, parfois pour le meilleur, mais souvent pour le pire. J’ai essayé de les rendre le plus touchants possible, notamment Théo (Jonas Bloquet), qui est le premier antagoniste, celui qui barre la route à Mady pendant tout le film. J’espère qu’à la fin, on a presque autant d’empathie pour Théo que pour Mady, même si ses motivations sont plus questionnables.
C. : L’utilisation de la chanson La Nuit n’en finit plus, de Petula Clark, fonctionne très bien en contrepoint avec la violence du film. Pourquoi cette chanson-là ?
M. B. : Il y a souvent dans mes films une chanson qui devient un leitmotiv pour parler d’une histoire ou d’un personnage. Dans mon court-métrage précédent, Stand By Me prenait une grande place, aussi bien pour ce que je racontais que pour ce que les personnages traversaient. Ici, cette chanson de Petula Clark, que j’adore, a très vite trouvé sa place dans le récit. C’est une chanson qui parle de solitude pendant la nuit, donc c’était une manière de caractériser Mady, d’autant plus que c’est assez surprenant pour un garçon de son âge d’écouter une vieille chanson romantique des années 60. On comprend tout de suite qu’il n’est pas complètement dans l’air du temps, qu’il a un côté nostalgique. Et puis, il y a le rapport avec sa maman, parce que c’était un CD qu’elle écoutait. Le fait qu’il aime cette chanson le montre tout de suite comme quelqu’un de doux, de sensible, à contre-courant, et ça crée un contraste que j’aime beaucoup : comme c’est un film très dur, très râpeux, avoir une chanson douce, pleine de mélancolie et de tendresse fonctionnait bien.
C. : Pouvez-vous déjà discuter de votre collaboration prochaine avec Sam Raimi et nous dire quelles sont vos attentes pour cette première expérience américaine ?
M. B. : Si tout se passe bien, mon prochain projet sera une adaptation en version longue de mon court-métrage T’es morte Hélène, aux États-Unis, pour Tri-Star. Le film sera produit par Sam Raimi et c’est un rêve de le rencontrer et de travailler avec lui. Il est vraiment dans mon « top 5 » des réalisateurs les plus influents de tous les temps. Le premier film que j’ai vu au cinéma, c’était Spider-Man ! Donc, c’est un réalisateur que je porte dans mon cœur depuis toujours, dont j’ai vu tous les films. Jusqu’à présent, je ne l’ai rencontré qu’une seule fois, à Los Angeles, mais on travaille beaucoup à distance, sur Zoom. Je m’en doutais déjà, mais je découvre que travailler avec un studio n’est pas toujours facile. Ils sont d’accord de laisser beaucoup de place aux réalisateurs, mais il faut beaucoup se battre, être très présent, sinon les choses avancent sans toi et peuvent vite prendre une direction qui n’est pas tout à fait ce que tu voulais. Ils ne sont pas contre les réalisateurs, mais ils sont pour avancer vite. Et ils ont leurs idées préconçues, donc c’est parfois dur de leur courir derrière et de se battre pour ses envies. Ce que j’apprécie chez Sam en tant que producteur, c’est qu’il est vraiment là pour protéger la vision du réalisateur tout au long du processus. C’est vraiment très agréable de travailler avec lui.