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Quatre films de Hayao Miyazaki d’Hervé Joubert-Laurencin.

Publié le 15/05/2012 par / Catégorie: Livre & Publication

Depuis un certain temps déjà, au sein du programme pédagogique français École et cinéma de l'association Les enfants de cinéma, naissent, sur des films donnés, des Cahiers de notes. Dans le cas présent, c'est Hervé Joubert-Laurencin, passionné de Bazin et Pasolini, professeur de cinéma et essayiste qui en est l'auteur. En alliant école et cinéma Les Enfants de Cinéma vise à sensibiliser les jeunes au septième art en les emmenant voir des films de qualité et en échangeant ensuite avec eux. Les cahiers étaient jusqu'alors réservés aux enseignants et élèves de l'école primaire en France. Edité par la collection Côté cinéma de l'éditeur belge Yellow Now, Quatre films de Hayao Miyazaki forme le premier ouvrage composé de ces cahiers accessibles au grand public.

Comptant trois fois plus d'images que de pages, ce livre nous replonge aisément dans le monde imaginaire du maître de l'animation japonaise. Un univers mythologique situant la nature sur un piédestal où il faut prendre son envol pour trouver sa place. Venons-en aux heureux élus, quatre longs métrages sélectionnés parmi les dix réalisés par Hayao Miyazaki.
Mon voisin Totoro (1988) : Mei et Satsuki (4 et 8 ans) emménagent avec leur père à la lisière d'une forêt où vivent des créatures que seuls les enfants peuvent voir. Ce film signe la révélation du réalisateur dans son pays natal, et donne sa mascotte au Studio Ghibli. Candide et joyeux en apparence, il se veut étroitement lié au célèbre Tombeau des lucioles de Isao Takahata. Les deux films d'animation se déroulent dans le Japon d'après guerre, ils sont produits et distribués au même moment par le même studio. Le deuxième restera cependant l'anime le plus dur de sa génération, pointant du doigt les jeunes orphelins incapables de survivre après la fin de la guerre.
Porco Rosso (1992) : Rebaptisé Porco depuis que son visage est devenu celui d'un cochon, Marco, ex-pilote de guerre reconverti en chasseur de primes, règle des comptes grâce à son avion. Moins populaire bien qu'esthétiquement poussé, Porco Rosso est, avec Le château de Cagliostro (1979), une des deux seules œuvres de Miyazaki où le héros est un adulte. La nostalgie en est le thème principal, ce qui peut l'avoir rendu moins accessible aux enfants. Miyazaki avait publié le scénario originel du film sous la forme d'une courte bande dessinée nommée L'ère des hydravions, en 1984.
Le voyage de Chihiro (2001) : Après que ses parents aient été transformés en bétail, Chihiro, 10 ans, se retrouve prisonnière d'une sorcière dirigeant un gigantesque établissement où viennent se reposer les esprits. Le film reçut l'Oscar du film d'animation et l'Ours d'Or au festival de Berlin pour la première fois attribué à un anime. Il battit aussi le record d'entrée au pays des sushis, plus de 23 millions de spectateurs, un succès inégalé et une renommée internationale.
Ponyo sur la falaise (2008) : Ponyo, une fille poisson à tête humaine, tombe rapidement amoureuse de Sosuke, un petit garçon de 5 ans. Elle décide de le rejoindre et déchaîne la mer. Dernier en date, le film est intégralement dessiné à la main. Boudant les ordinateurs et leurs programmes de 3D, le réalisateur et son équipe ont choisi un dessin plus simpliste pour une animation de meilleure qualité et prouvent qu'ils n'ont pas perdu la main après 20 années d'informatisation.
Le cahier de notes de chaque long métrage est minutieusement structuré. Il présente le film par son résumé et générique, suivi d'une étude et du point de vue du cahier. Un déroulant de photogrammes parcourt le récit de long en large en décrivant chaque séquence à la suite de quoi l'une d'entre elles est analysée. En bonus, des « promenades pédagogiques » offrent diverses informations supplémentaires.

Ainsi, on apprend que la mélodie jouée par Totoro utilise un des plus vieux instruments à vent au monde, l'ocarina. On y apprend aussi que l'origine de son nom, Totoro, n'est qu'une erreur de prononciation de la petite Mei qui voulait l'appeler Tororu, qui signifie Troll.
L'occasion de découvrir le monde de Miyazaki sous un nouveau profil, une part plus subtile, au travers de références, de bribes d'interviews et de l'avis personnel de l'auteur.
Un ouvrage lumineux pour tous les âges, les néophytes comme les experts de l'animation japonaise.Dans le cas des néophytes cependant, il serait judicieux de ne lire que ce qui concerne les films déjà visionnés.


Quatre films de Hayao Miyazaki d’Hervé Joubert-Laurencin, éditions Les enfants de cinéma & Yellow Now, Côté cinéma.

 

 

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