En décernant le prix Cinergie « Anima » 2014 à Rêves de brume, notre jury distinguait une œuvre éminemment personnelle, une flânerie impressionniste en animation traditionnelle, à rebours des tendances actuelles du cinéma d’animation où le numérique règne en maître. Sophie Racine, elle, choisit le dessin sur papier pour nous emmener au fil de ses rêveries, partageant avec nous ses impressions fugaces de traits de lumières, de reflets d’images dans l’eau ou de voiles de brumes se délitant au vent. Ce que le jury découvrait ensuite, c'est que Rêves de brume, n’est pas une œuvre isolée mais la continuité d’un projet commencé il y a deux ans par cette artiste singulière dans le cadre de ses études à l’école d’animation de La Cambre.
Cela nous a donné envie de mieux connaître cette jeune femme un peu timide qui nous reçoit dans son appartement du quartier Molière avant de partir présenter son court métrage au prestigieux festival d’Annecy. Française d’à peine 25 ans, elle a choisi de venir étudier à La Cambre, un ce choix parfaitement représentatif d’un tempérament indifférent à l’air du temps, mais qui sait où il veut aller.