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100 ans de cinéma à Watermael Boitsfort de Mirko Popovitch

Publié le 12/11/2019 par Serge Meurant / Catégorie: Livre & Publication

Nous avions rendu compte du beau portrait du précurseur de la musique moderne zaïroise, Papa Wendo, réalisé par Mirko Popovitch et produit par l'AJC en 1992 (1). C'était mettre en lumière l'un des aspects de la riche personnalité de ce cinéaste qui fut également, depuis 40 ans, l'infatigable animateur du centre culturel de la Vénerie à Watermael Boitsfort.

Il nous livre aujourd'hui une histoire de 100 ans de cinéma dans sa commune, foisonnante, une mosaïque d'anecdotes colorées, où il inventorie à partir d'archives, personnelles souvent, les rencontres qui ont marqué sa vie, les noms de ceux qui, à un titre ou à un autre, ont inventé notre cinéma.

Mirko PopovitchLe livre pourrait revêtir l'aspect d'une cartographie en même temps qu'une galerie de portraits où l'on croise Henri Storck, Luc de Heusch, Boris Lehman, Manu Bonmariage, Haroun Tazieff, Jaco Van Dormael, et beaucoup d'autres encore. 

Dans le Dic Doc, la regrettée Marianne Thunissen définissait de manière vivante la démarche de Mirko. Elle n'a pas changé : «  Devenu cinéaste parce que les sujets qu'il trouvait importants n'avaient pas encore été abordés, il veut manifester en filmant – et non se contenter de filmer des manifestations. Ses films doivent avoir un impact sur la vie, politique et sociale, et chacun est le témoignage d'une activité à laquelle il a été associé. » (2

Ma curiosité en feuilletant le livre est d'autant plus grande que je vécus mon enfance et mon adolescence à Watermael, et que je côtoyais par mon métier la plupart des cinéastes et des artistes cités.

M'interpelle donc tout particulièrement la lecture des pages consacrées à André Dartevelle, aux les réfugiés chiliens accueillis par la commune et l'académie des beaux arts que dirigeait le peintre Roger Somville, Albert Dasnoy qui fut l'ami des mes parents et Joseph Henrion auquel je fus lié intimement.

Ils reposent côte à côte au cimetière de Boitsfort.

Peut-être aurais-je aimé que Mirko Popovitch ait quelques mots à propos de mes parents, René Meurant – poète et ethnologue - et Elisabeth Ivanovski – la doyenne des illustratrices - qui habitèrent de 1946 à 2006 drève des Wégélias.

Mais, bien sûr, je ne tiens pas rigueur à Mirko Popovitch de rencontres qui n'eurent sans doute pas lieu.

Son livre suscite en moi des souvenirs parfois mélancoliques, mais il possède aussi la légèreté heureuse des mémoires de ce « glouton optique » que fut Paul Davay. (3)

Ils furent d'abord publiés dans la revue « Visions » que dirigeait à l'époque Philippe Reynaert qui préface aujourd'hui le livre  de Mirko Popovitch sous le titre: « Un volcan nommé Mirko ». Tout cela devrait inciter le lecteur cinéphile à lire sans tarder cette somme de 100 ans de cinéma à Watermael Boitsfort.


(1) Cinergie, novembre 2017.

(2) Dic Doc, 1999, pp 341- 342

(3) « Les mémoires d'un glouton optique » de Paul Davay, Editions « Complexe », 1999, sous la direction de Serge Meurant.

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