Le regard et le geste
Détourner le regard vers un « autre possible » du cinéma et apprendre le geste. Cette ambition se trouve au cœur de l’ouvrage collectif dirigé par Frédéric Sojcher et Serge le Péron. Leur ouvrage Le Cinéma à l’université, le regard et le geste témoigne d’une remarquable richesse et d’une approche hétéroclite des enseignements de la pratique et de la théorie du cinéma dans les pays francophones et surtout en France. En Belgique, au sein des universités, il n’existe aucune formation en licence (bachelier). L’origine de ce livre s’ancre doublement dans une nécessité: premièrement, telle une continuité du manifeste et, enfin, telle une défense de l’enseignement du cinéma tout en le questionnant et en s’appuyant sur l’expérience de nombreux contributeurs comme des théoriciens, des cinéastes, des historiens, tous passeurs et penseurs d’images, tels qu’Alain Bergala, Henri-Francois Imbert, Antoine de Baecque, Guy Chapouillé, Dominique Willoughby, plus d’une trentaine apportant leur regard passionné afin de « lier le penser et le faire, le regard et le geste ».
Quels sont les enjeux de transmission, comment apprendre un regard et un geste, penser et faire du cinéma ?
Comme le reprend Frédéric Sojcher dans l’introduction, Alain Bergala fut parmi les premiers en France à penser combien l’enseignement du cinéma et les ateliers de réalisation pouvaient, dès l’école primaire « être formateurs d’un esprit citoyen, car faire un film permet de poser un regard ».