À la question rituelle du premier film l’ayant marqué petit, Matthieu Frances nous parle de La Belle et la Bête de Jean Cocteau.
« Ayant eu la chance d’avoir des parents qui étaient très cinéphiles, j’ai pu regarder des tas de films qui n’étaient pas faits pour moi, comme Les Diaboliques de Clouzot, La Prisonnière du désert de John Ford, Le roi et l’oiseau de Paul Grimault. Plus tard lorsque j’ai essayé de comprendre la technique, La Belle et la Bête m’a appris qu’on pouvait faire passer des idées poétiques avec un simple matériau humain sans effets spéciaux. J’ai été marqué par cette séquence où Belle rentre dans le Château de la Bête devant des chandeliers tenus par des bras qui lui ouvrent un passage. La puissance que génère cette scène est extraordinaire. »
Il se destine à une carrière de comédien, fait du théâtre à l’Académie et trouve très amusant et libérateur de jouer. Adolescent, il fait partie de plusieurs troupes amateurs.
« J’essayais de jouer un maximum. » En même temps au Collège, on nous montrait les grands classiques du cinéma, les films d’Orson Welles, de De Palma, notamment Blow Out. » Le film le met K.O. « Je me suis dit qu’il devait être amusant de mettre en scène, d’imaginer plutôt que d’interpréter. C’est plus fort comme émotion. Les plans de Blow Out sont totalement gratuits et totalement justifiés. (1) Je n’imaginais pas faire autre chose que la réalisation. Je suis donc entré à l’IAD. »