Golden Eighties
Que ce soit dans ses œuvres de fiction ou d’expérimentations, Chantal Akerman n’a cessé de renoncer aux structures conventionnelles narratives du récit cinématographique. Ses images racontent un tout autre signifiant : celui de la fascination pour le mouvement continu de la vie, le temps fragmenté et brisé, long et lent, émietté et lourd, le temps érotisé et mortuaire, fait d’attentes et de passages. Car regarder un film de Chantal Akerman, c’est d’emblée vivre le présent et la réminiscence du passé, celui des camps et l’héritage de la survivance. Même avec Golden Eighties, Chantal Akerman nous raconte le vivre malgré tout, car il faut prendre délicatement son souffle pour chanter, dans la continuité vitale de la respiration.