Entre la fable horrifique et le drame familial, La Fille explore les abîmes de l’amour parental et la monstruosité qui s’y tapit. Dans une atmosphère étouffante, le film interroge jusqu’où un père peut aller pour nourrir, protéger — et finalement détruire — ce qu’il aime le plus.
La fille, de Jorge Sermini

Doté d’une bande-son oppressante qui installe dès les premiers instants une tension sourde, ce court métrage explore la précarité humaine et l’horreur sous sa forme la plus intime. À travers la figure du « monsieur tout le monde », il révèle que derrière chaque visage ordinaire peut sommeiller un psychopathe en puissance, tandis que les plus démunis, eux, demeurent les premières victimes de cette folie latente.
Comédienne fétiche de Brandon Gotto, Annick Cornette trouve ici un rôle à sa mesure. Son duo formé avec Gaëtan Wenders constitue le cœur battant du film : une relation tissée d’amour, de silence et de culpabilité. Cornette incarne une mère prête à tout pour sauver sa progéniture, quitte à franchir les frontières du monstrueux. La jeune Fen Lanckriet, au style atypique et singulier, apporte quant à elle une présence troublante, presque spectrale, qui accentue la dimension surnaturelle du film.
Dans sa dernière partie, La Fille s’ouvre subtilement à une dimension science-fictionnelle, avec un discret clin d’œil à Alien. Jorge Sermini signe ainsi une conclusion glaçante : la véritable horreur n’est peut-être pas d’un autre monde, mais bien derrière la porte du voisin tranquille, celui qui n’a jamais fait de mal à personne.
Le 7e Aaaargh Retro Film Festival qui met en avant le cinéma thriller, horreur et fantastique se déroule à Namur au Quai 22, du 29 octobre au 2 novembre 2025.
https://www.7aaaargh.be/fr/festival/arff-2025/short-movies/by-session









