Tout en contraste
Pour son premier long métrage de fiction, Bernard Bellefroid n'a pas choisi la facilité. Au cœur de la Régate, on trouve la violence familiale, plus précisément celle qui règne entre un père et son fils avec, en filigrane, de douloureuses questions : Qu’est-ce qui fait qu’on accepte de rester dans une relation de cette nature ? Comment sortir de ce rapport pervers à l’autre ? Comment vivre, grandir avec ce poids sur les épaules ? Avec ces ingrédients, là où tout autre que lui aurait accouché d’un film mortifère et étouffant, Bernard Bellefroid nous propose une œuvre éclaboussée de soleil, une ode à la jeunesse imprégnée d’amitié et d’amour, toute dans l’effort des corps en mouvement, qui nous fait découvrir le potentiel cinématographique d’un sport d’eau peu connu, magnifiée par un scope qui met superbement en valeur les paysages des bords de Meuse. C'est sur ces bases solides que La Régate a séduit les spectateurs du Festival du Film Francophone de Namur, qui lui a décerné le prix du public.