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Le BIFFF 2018: Bon sang ne peut mentir

Publié le 31/03/2018 par Marceau Verhaeghe / Catégorie: Événement

36ème Brussels International Fantasy, Fantastic, Thriller and Science Fiction Film Festival, du 3 au 15 avril 2018 à Bozar. Toutes informations, et réservations sur le site du festival: http://www.bifff.net

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Le BIFFF 2018: Bon sang ne peut mentir

C'est la fête chez les apprentis sorciers. Les mages de tous poils jettent en l'air leurs chapeaux pointus tandis que dans les caves de Bozar, les orques, les elfes, les farfadets et autres créatures de la nuit préparent leur grand raout annuel. Pendant ce temps, les trolls cuvent. Le Festival International du film fantastique de Bruxelles investit de nouveau les boulevards, squares et strotjes de notre belle capitale. Un BIFF en plein renouvellement où une partie du noyau historique de Peymey Diffusion a décidé de faire un pas de côté pour laisser davantage de place aux jeunes. Passage de témoin plutôt réussi, vu le foisonnement d'activités de la 36ème édition du Festival. Le point d'orgue bien sûr, sera la présence de Guillermo Del Toro, auréolé de ses quatre oscars (dont meilleur réalisateur) pour La forme de l'eau. Le cinéaste mexicain est invité pour donner une master class (négociée bien avant les Oscars) dans la grande salle Henry Le Bœuf, et toutes les places se sont envolées en moins de trois heures. Cohue en perspective donc. Mais l'arbre Del Toro ne doit pas cacher la forêt des 44 invités, dont (choix subjectif) le prodige mexicain Isaac Esban, déjà doublement acclamé au BIFF, l'indéboulonnable Lloyd Kaufman, président du jury international, l'acteur français Laurent Lucas ou encore le réalisateur canadien Rémi Frechette.

Une double séance d'ouverture est prévue le 3 avril. D'abord, dans la grande salle de Bozar, Ghostland, thriller horrifique dans la plus pure tradition du genre, concocté par le très frenchie Pascal Laugier. Et dans la plus "petite" salle, Marrowbone, un conte gothique espagnol du scénariste de L'Orphelinat, Sergio Sanchez. Les deux réalisateurs seront présents à la projection de leur film, et ce sera le prélude à un feu d'artifice de projections pendant 13 jours d'affilée. Un nombre record de 12 avant-premières mondiales, 13 avant-premières internationales, 9 avant-premières européennes et 35 premières réalisations. Voici les choix du fan (en vrac toujours): Man Divided, pour les amateurs de thriller SF à résonnance sociale, Killing God et Belzebuth, deux comédies noires, espagnoles et très iconoclastes; How to talk to girls in parties, le dernier film de James Cameron Mitchell; Muse, coproduction hispano belge de Jaume Balaguero (La secte sans nom, Darkness, Rec,…); La femme la plus assassinée du monde (on adore tous ce titre), du français Frank Ribière, coproduction belge galement; Human, Space, Time and Human, le dernier Kim Ki Duk qui a agité la récente berlinale; Parallel, la première production US d'Isaac Esban; Before the Vanish, le 20ème film de Kiyochi Kurosawa; le délirant (et très germain) Snowflakes d'Adolfo Kolmerer et William James; et pour clôturer le tout, après la proclamation du palmarès, The Gringo, de l'australien Nash Edgerton, comédie noire, sanglante et mal élevée à la Tarantino, avec la délicieuse Charlize Theron (miam!).

Côté animations, le célébrissime Bal des Vampires (07.04) met fin cette année à ses errances bruxelloises pour intégrer Bozar, à l'instar de la plupart des autres activités du festival. Le grand hall Horta accueillera tous les participants de cet immense grand guignol et les vénérables travées résonneront des vibes rock and hard. Un choc pour cette prestigieuse institution, mais guère plus que les soirées techno qui y sont organisées régulièrement. Le zombifffday, le 14.04 au Parc Royal, se déclinera quant à lui sur le thème du sport, avec au programme des zombiffflympics games, un match de foot journalistes contre zombies, une flashmob choregraphy de zombies et d'autres petites choses bien délirantes. A Bozar, on notera un Manga and Fantasy Market pour les collectionneurs, un Festival du Polar avec plein de bouquins et d'auteurs, des démonstrations de réalités virtuelles, les concours de maquillage visage et corps, la Madness Gaming Zone pour les geeks, le 3ème Art Contest, un Marché du film, des expos, des spectacles d'animations, on en passe, on en oublie. Du fun pour petits et grands, à n'en plus pouvoir, à tous les étages. Rendez vous sur le site du BIFF (http://www.bifff.net) pour le programme complet.

Enfin, last but not least, n'oublions pas que le BIFFF a toujours eu à cœur de réserver une place en vue au cinéma belge. Cette année particulièrement, notre cinéma est à l'honneur. Outre la traditionnelle conférence sur le Tax Shelter et la compétition de courts métrages (le samedi 07.04), les organisateurs ont extirpé des limbes cinq productions PUUR Belch (dis!). Hors normes, improbables, fauchées, underground, bref le genre de galettes qui ne se dégustent qu'au BIFFF (même au Nova, ils n'osent pas). Mais où ont-ils été les chercher? Et si vous parcourez la programmation 'normale' (si on peut se permettre ce vocable) du festival, vous serez surpris, étonnés, ébahis du nombre de coproductions belges qui y figurent, parfois signées de grands noms de réalisateurs ou de la production internationale. Aux dernières nouvelles, on n'y retrouvera pas The Man Who Killed Don Quixote, espéré mais bloqué (toutes promos) pour cause de candidature au Festival de Cannes. Sniff! Terry Gilliam, tu paieras la tournée lors de ta prochaine visite!

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