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Le Fantôme de Truffaut de Frédéric Sojcher

Publié le 16/09/2013 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Livre & Publication

Né à Bruxelles, Frédéric Sojcher, revendique la part onirique et décalée de sa belgitude. Il aime et s'amuse du bon sens (bonhomme) et du côté intempestif de son pays. Réalisateur de Cinéastes à tout prix (2004) et Hitler à Hollywood (2011), professeur de cinéma à l'université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a aussi publié une sorte de bible : La Kermesse héroïque du cinéma belge (3 tomes) ainsi qu'un excellent Manifeste du cinéma et autres nombreux livres. Ce surdoué hyperactif écrit : « L'amour du cinéma, c'est l'amour des choses que l'on voit et que l'on vit par procuration. Or aimer, c'est admirer, c'est imiter. Alors comment arriver à imiter ceux que l'on admire et qui font votre vie imaginaire ? » (1) 

Le Fantôme de Truffaut de Frédéric Sojcher

Sur cette écriture quasi ininterrompue, on pourrait croire que Frédéric Sojcher est une sorte de Bartleby de la plume, (ce personnage de Herman Melville sans cesse perdu dans ses écritures, refusant de les quitter, prononce cette phrase imparable : « Je préférerais ne pas »). Et bien pas du tout ! Frédéric Sojcher, malgré ses nombreux films et livres, reste disponible. Nous l'avons même rencontré dans un café Porte de Namur où nous avons parlé à la belge, sur un ton quelque peu badin, avec un bière qui semblait tout droit sortie de la Kermesse Héroïque (le film réalisé par Jacques Feyder). Profitons-en pour signaler que ce film belge, réalisé en 1936, fascinait Vincente Minelli : «  Je trouvais ce film très stimulant et souhaitais en réaliser un dans la même optique ».

Les Belges sont-ils restés de gai-lurons comme à l'époque espagnole revue en images par Jacques Feyder ? Il semble bien...

En lisant Le Fantôme de Truffaut, ce calendrier autobiographique – le plus people des livres de Frédéric Sojcher (Marie Gillain, Margaux Hemingway, Carmen Chaplin, Maruschka Detmers et autres ladies) - on apprend beaucoup sur les gens rencontrés par Frédéric Sojcher pendant les tournages de ses courts et longs métrages. C'est drôle et parfois surprenant, à l'image des lettres que lui a envoyées François Truffaut et dont il cite des extraits tel que « être cinéaste, c'est forcer le destin » (2). L'humour, par exemple, lorsque le professeur d'université Georges Goriely (devenu une sorte de capitaine Haddock de l'ULB) entend tout de travers. Lorsque sa femme lui propose une pâtisserie aux amandes : « Tu veux un misérable ? », il répond en vociférant : « Misérable, ma femme me traite de misérable ». C'est du Tintin, non peut-être !

 

  1. in André Delvaux, le cinéma ou l'art des rencontres.

  2. Dans La Chambre verte, François Truffaut nous dit que tant qu'on pense aux morts, ils restent vivants La photo de la couverture du livre de Frédéric Sojcher est extraite de ce film.

Le Fantôme de Truffaut, de Frédéric Sojcher, éditions Les Impressions Nouvelles.

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