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Les Heures Creuses de Judith Longuet-Marx - FESTIVAL EN VILLE!

Publié le 29/01/2024 par Quentin Moyon / Catégorie: Critique

En plein mois de juillet, le soleil bat son plein et tanne la peau marquée par les années de quatre femmes âgées. Le chant mélodieux des grillons qui habille leur silence est bientôt rompu par des râles lancinants aux accents du sud de la France. “Où passe ma retraite ?” se questionne l’une en boucle. “Laissez-moi tranquille” hurle l’autre. 

Les Heures Creuses de Judith Longuet-Marx - FESTIVAL EN VILLE!

On suicide un silence en accouchant d’un cri” disait le poète. Car derrière le défilement des tableaux, de magnifiques plans fixes composés au pinceau-caméra par la réalisatrice Judith Longuet-Marx dont c’est le premier court-métrage, c’est une souffrance qui s’exprime. Les visages des pensionnaires de cette maison de retraite provençale en disent long sur leurs maux. Leurs mots aussi, aux accents chantants, manifestent sans cesse une envie d’en finir. De sortir de cet ennui quotidien, de cette paranoïa conspirationniste qu’on en veut à leur vie, de cet enfermement où la perte des repères temporels est la règle. Où la solitude règne en maîtresse. À ce titre, la réalisatrice tente, en plus de leur tendre le micro, de leur tendre la main à la fin du film. Histoire de nous rappeler qu’il n’y a pas qu’ici, le simple récit froid d’une mort lente, physique et mentale, mais aussi une humanité. 


Alors qu’on a tous bien en tête le scandale de maltraitance généralisée dans les maisons de retraite du groupe Orpea, révélé par le livre-enquête Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet en 2022, ce nouveau portrait filmé persiste et signe : la fin de vie n’est pas une sinécure.

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