Cinergie.be

Les Nouveaux Bourbons de Julian Bordeau

Publié le 12/06/2020 / Catégorie: Entrevue

Qui ne tente rien n’a rien

Nous sommes au cœur de Versailles, un château de béton bruxellois. Exit le faste, les dorures, les célébrations de Louis XIV. Même nom, autre réalité que Nasser Salissou connaît bien puisqu’il vit dans cette cité bien éloignée du centre historique de la capitale. Son monde, Nasser, acteur amateur à ses heures, veut le montrer. En surfant sur le net, il tombe sur Julian Bordeau, un jeune réalisateur grenoblois qui vit à Bruxelles. Ils se rencontrent, discutent, explorent. Julian est conquis : le projet des Nouveaux Bourbons est né. Un film réalisé avec les moyens du bord, avec des jeunes motivés et désireux de raconter leur ville, leur Bruxelles.

Rencontre avec Julian Bordeau

Cinergie : Comment es-tu arrivé là ?

J. B. : Je suis venu à Bruxelles après des études de cinéma à Montpellier III, et j’ai réalisé mes premiers films en autoproduction parce qu’au début, je n’avais pas de contacts dans cette ville. J’avais envie de faire des films rapidement après trois ans d’études, j’avais envie de me faire la main. Du coup, j’ai commencé en faisant des annonces sur Cinergie en disant que j’avais un scénario et que j’étais prêt à l’envoyer aux gens intéressés. J’ai eu de chouettes techniciens pour faire mon premier film What’s wrong with you, il y a 6 ans avec 500 euros en poche. On est allé sur le site de la maxi-prison à Haren. On a tourné le film en deux jours. Une partie du film se passait là-bas et l’autre partie dans un appartement. Et avec ce film de 500 euros, on a fait une dizaine de festivals donc on était plutôt contents.

C. : Et, ça a rapporté quelque chose ?

J. B. : Ce film m’a permis de me faire un peu connaître à Bruxelles, de rencontrer de nouveaux techniciens et de préparer la suite. Je voulais faire un film par an, c’était un peu utopique. Je voulais trouver une boîte de production donc j’ai continué à faire des films pour montrer ce que j’étais capable de faire au niveau de la technique, je voulais apprendre à travailler avec mes nouveaux techniciens, ce qui peut prendre plusieurs années pour comprendre la manière dont on travaille, pour voir si on est réceptifs aux mêmes choses.

Après, j’ai fait Ici vient la nuit avec l’AJC, l’Atelier des jeunes cinéastes, une structure financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles établie à Saint-Gilles. Ils ont un comité de lecture et dès qu’ils sont intéressés, ils nous proposent de le produire. C’est de la production sans le côté « producteur », cela veut dire qu’ils n’ont pas vraiment de droit de regard sur le scénario. Ils nous contactent parce que le scénario les intéresse. Avec un « vrai » producteur, on retravaille plusieurs versions pour arriver à une commission. Ici, c’est du low budget voire du zéro budget mais ils ont du matériel : stations de montage, d’étalonnage, de sonorisation dont on a profité.

C. : Comment as-tu fait pour convaincre tes techniciens de ne travailler pour presque rien ?

J. B. : J’ai commencé à travailler avec beaucoup de techniciens de l’IAD puis j’ai rencontré Nastasja Saerens, la chef op’ avec laquelle je travaille sur presque tous mes projets et qui est aussi ma chef de technique sur les plateaux. Une relation de confiance s’est établie entre nous, elle sait que je ne vais pas faire des projets abracadabrants et que je vais jusqu’au bout de mes idées. Elle a amené son équipe technique qui est devenue aussi la mienne. Sur chacun des projets qu’on entreprend dans la ville, on travaille toujours avec la même équipe pour les clips et les courts-métrages.

C. : C’est la réalité des jeunes qui sortent d’écoles de cinéma le temps de se faire un nom dans le milieu.

J. B. : Ce qui est bien avec les écoles, c’est que les étudiants sont en cursus pendant trois ans et quand ils sortent, ils ont déjà créé des liens et leur équipe est déjà constituée. J’ai profité de cette situation en arrivant à Bruxelles. Je suis tombé sur des jeunes qui voulaient se faire la main et qui se reconnaissaient dans ce que je voulais faire. Ils savaient qu’au début, c’était du bénévolat mais que par la suite, on allait tenter de trouver des budgets au fil du temps pour pouvoir les payer. Aujourd’hui, ils sont payés, moi pas.

C. : Tu as plus de budget pour les clips ?

J. B. : Non, il y a très peu de fonds pour les clips en Belgique donc les artistes belges passent souvent par la France pour se faire financer. On a réalisé deux clips pour Joy Slam, une slameuse bruxelloise qui commence à se faire connaître. Elle avait des budgets assez conséquents pour qu’on puisse faire quelque chose de propre. On ne peut pas faire de contrat, car si on devait déclarer tout le monde, on ne s’en sortirait pas. On essaie de respecter le plafond maximum des petites rémunérations par année.

C. : Tu as trouvé un producteur ?

J. B. : Après Ici vient la nuit, j’ai trouvé Paul Méranger et Giuseppe Conti, deux producteurs d’Abyssal Process. Paul Méranger nous a quittés il y a peu de temps donc pour le moment je travaille sans boîte de production. Mais, avec eux, pendant deux ans, j’ai découvert les rouages de la Commission. On a travaillé sur un scénario qui n’est jamais sorti Fils de personne. On avait présenté deux versions à la Commission qui ont été refusées. Après avoir proposé la deuxième version, ils nous ont dit de venir les voir pour une aide à la finition. L’idée, c’est de faire le film et de venir les voir après. Mais les producteurs mettent rarement de l’argent de leur poche donc on perd souvent la production. On doit se tourner vers le crowdfunding ou des fonds alternatifs mais les producteurs ne sont pas toujours d’accord là-dessus.

Après ce double échec de la Commission, Nasser Salissou est arrivé avec son projet de film. J’avais très envie de tourner et le projet était ancré dans mes valeurs. On s’est lancé dans le projet et je me suis plus tourné vers les fonds alternatifs : le sponsoring, les crowdfundings, les dons et des aides flamandes comme Afonds et le Centrum West. On a finalement réussi à réunir plusieurs budgets pour faire ce film pratiquement que sur des fonds alternatifs.

Nouveaux bourbonsC. : Quels sont les autres fonds alternatifs ?

J. B. : Du sponsoring via des marques de vêtements, de boissons de partout. Les marques de bières sponsorisent souvent les films. J’ai toujours dû travailler étant jeune dans l’Horeca ce qui m’a permis d’avoir des contacts dans le milieu. Ce sont un peu des mécènes culturels qui ont des avantages fiscaux en sponsorisant.

C. : Tu n’as pas proposé le projet à la Commission ?

J. B. : Non parce que Nasser voulait tourner le film rapidement. J’étais très enthousiaste à cette idée, mais je lui ai expliqué qu’il y avait aussi beaucoup de travail à faire. Mais, tout s’est fait très naturellement. Il y avait tellement de choses à raconter sur ce quartier que lorsque j’y suis allé, j’étais pris par les inspirations, par les jeunes qui me faisaient faire le tour. J’ai pris deux semaines pour décanter et écrire quelque chose et le film est né. Après, je suis allé les voir avec le projet. Ils avaient peur d’avoir un film cliché sur les cités mais je leur ai expliqué que j’allais à l’encontre de ces clichés dans mes films. Je vais plutôt vers des valeurs plus humanistes et c’est ce que j’ai tenté de faire : humaniser l’image qu’on a de ces quartiers. Pour beaucoup, ce sont des racailles issues de l’immigration et je ne peux pas concevoir ça. Avec ce film, j’ai voulu redonner un peu d’espoir à ces jeunes en montrant qu’ils sont comme nous.

C. : Le film montre quand même les bons et les méchants au sein de la cité. Tu montres une réalité qui n’est pas rose.

J. B. : Le film montre effectivement ce système manichéen mais rien n’est montré. On ne voit pas de drogue ni d’armes sauf dans une scène onirique. On voit plus des humains en train d’évoluer, des jeunes qui s’amusent, qui rigolent et qui découvrent la vie. C’est ce qu’on voulait mettre en avant plutôt que la radicalisation même si elle est aussi bien présente dans le quartier. Je voulais montrer cet effet papillon : quand on engendre quelque chose, quelles seront les conséquences. J’ai dû recevoir l’aval des gens du quartier concernant le scénario. Il se passe des choses dans le quartier que je ne pouvais pas filmer et c’est normal. On est passé par tous les groupes, toutes les tranches d’âge pour leur expliquer le projet et c’était un super échange malgré les réticences initiales.

C. : Est-ce que vous vous êtes sentis surveillés pendant le tournage ?

J. B. : Non, les seuls qui sont venus voir, c’étaient les curieux. Quand on tournait dans l’immeuble, quelques jeunes voulaient juste voir comment se passait un tournage. On avait tout le temps des gens autour de nous mais ce n’était pas une surveillance. C’étaient des curieux qui voulaient découvrir ce qu’était un tournage.

C. : Tu as suscité des envies, des vocations auprès de ces jeunes ?

J. B. : Oui, c’est pour ça que je voulais que tous ces jeunes participent pas spécialement comme acteurs ou figurants. J’avais proposé à certains, comme Oussama, de m’assister à la réalisation pour qu’ils voient le côté mise en scène, la direction d’acteurs. C’étaient des stagiaires qui apprenaient plus en observant qu’en pratiquant.

C. : Parle-nous des acteurs, Clara Laureys et Samuel Di Napoli.

J. B. : Ce sont deux Liégeois qu’on a recrutés sur casting. Samuel était un ami de Nasser et il avait déjà joué dans la série Champion de la RTBF. Samuel a un talent né, du bagou et il passe très bien à l’écran. Pour le personnage de Clara, on a fait passer beaucoup de castings dans la salle arrière de La Contrebande, un bar du quartier. Beaucoup de filles se sont présentées. Au départ, on ne cherchait pas une actrice professionnelle mais plutôt un coup de cœur. Lors des castings, je voulais voir si les valeurs du film étaient comprises donc on a discuté de plusieurs questions comme le racisme en Belgique. Clara est sortie du lot avec sa bonne humeur, sa joie, son expérience théâtrale et des réponses en lien avec nos valeurs. Elle a un parent francophone et un parent néerlandophone et habite à Bruxelles pour ses études.

C. : Après ce court-métrage à Versailles, tu as eu des envies de continuer ?

J. B. : Je voulais leur donner des clés pour qu’ils puissent se débrouiller par la suite et qu’ils s’expriment à travers l’art (pas seulement le cinéma). Après le projet, on a eu envie de continuer ensemble car il y a eu une énorme cohésion sur ce film, sur les facteurs humains, sur la création. Je pense qu’on va donc réitérer des choses dans le futur sans spécialement passer par la Commission. On est rempli d’énergie pour le moment et on n’a pas envie d’attendre.

De mon côté, j’essaie de trouver une boîte de production pour mes prochains courts-métrages. J’ai envoyé le projet à plusieurs boîtes de production dans la ville et je suis prêt à attendre le temps qu’il faut pour avoir plus facilement accès aux festivals et à une certaine visibilité.

Au départ, on voulait juste s’amuser avec Les Nouveaux Bourbons et quand on a vu où l’on est arrivé, on a vu que notre énergie était payante. On va procéder de la même manière par la suite pour trouver nos fonds.

C. : Les Nouveaux Bourbons a été acheté par la RTBF ?

J. B. : Oui, le film faisait partie d’une sélection à Paris, Le court en dit long, sélection tenue par Louis Héliot, un homme en or qui met en avant le cinéma belge en France. Il a aimé notre film et l’a inclus dans la sélection à côté de Catherine Cosme, Emmanuel Marre. C’était beaucoup de pression pour moi d’être à côté d’eux dans un festival. C’est là-bas qu’on a rencontré BeTv et la RTBF qui a eu un gros coup de cœur pour notre film et on a signé un accord de diffusion.

C. : Le film a été présenté dans d’autres festivals ?

J. B. : Non, comme c’est une distribution gratuite, l’AJC n’envoie qu’aux festivals gratuits donc on a eu peu de retours. Depuis, l’Agence du court métrage belge a repris le film et on espère que d’autres festivals s’y intéresseront.

C. : Les personnages des Nouveaux Bourbons sont des personnages qu’on voit peu dans le cinéma belge ou alors sous forme de clichés.

J. B. : Oui, j’ai voulu humaniser ces personnages. Je trouve que le cinéma belge est très blanc. J’avais envie de montrer autre chose. Dans mon premier film, c’était un couple greco-turc, dans le deuxième, un belgo-marocain et une prostituée de la rue d’Aerschot. C’est ma vision de la Belgique et du monde : il faut se mélanger et c’est important de le montrer à travers le cinéma qui est accessible à tous. Cela peut faire évoluer les mentalités.

C. : Tu peux expliquer le titre du film ?

J. B. : Les Bourbons, c’est la dernière famille royale qui résidait à Versailles, en France. Comme le quartier s’appelle Versailles, ça m’a fait rire de donner ce titre au film. C’est la nouvelle génération des Versaillais et ils ont adoré l’idée.

C. : Tu as mis en place une sorte d’atelier avec les jeunes pour préparer le tournage?

J. B. : Je leur ai montré des courts-métrages sur des cités qui se passent à Grenoble, ma ville natale. Je leur demandais d’interagir avec ces films pour voir s’ils captaient les nuances dans les jeux d’acteur. Je leur ai fait faire de l’acting face caméra, des exercices sur le jeu facial, sur la gestuelle pour leur donner les bases.

Pour l’avenir, je viens de rendre un dossier avec le D’Broej Centrum West, une maison de culture gérée par Rudy Raes pour réitérer l’expérience mais cette fois je ne serai pas le réalisateur mais je veux apprendre à des jeunes issus souvent de minorités culturelles et ethniques à devenir réalisateurs pour qu’ils puissent s’exprimer et montrer leur Bruxelles qui n’est pas le même que le mien. Ils ont beaucoup d’histoires à raconter, ils apportent des choses nouvelles sur la ville. C’est grâce à cela que j’ai pu raconter rapidement une histoire. On espère pouvoir commencer ce projet en octobre prochain et encadrer deux groupes de jeunes pour que je leur apprenne des choses sur la théorie, l’analyse, l’écriture de scénarios.

C. : Et tes projets pour la suite ?

J. B. : Pendant le confinement, j’ai suivi Ulysse, un rappeur slameur bruxellois. Il est allé chanter dans les rues d’Ixelles et je l’ai filmé. On a fait un mix de tous ces concerts pour faire un clip. 


Rencontre avec Nasser Salissou

Les Nouveaux bourbonsCinergie : Tu es étudiant ?

Nasser Salissou: Oui, je viens de terminer mes études secondaires option sciences économiques.

C. : Et pour l’avenir ?

N. S.: Je suis en train d’y réfléchir. Soit je vais aller dans une école de cinéma soit je vais poursuivre en sciences économiques. Je suis en train de peser les pour et les contre pour prendre ma décision.

C. : Pourquoi vouloir aller vers le cinéma ?

N. S.: J’ai grandi dans un milieu où on ne se mélange pas trop. Quand j’ai fait le film, on se mélangeait avec le monde professionnel du cinéma et cela s’est très bien passé. Dans mon quartier, on a tous grandi ensemble et on n’est pas très ouvert. Quand l’équipe technique est venue, il y avait des professionnels et des débutants comme nous et on a tous fait une équipe pour monter ce projet et ça m’a motivé.

C. : Qu’est-ce qui t’a le plus plu dans cette expérience ?

N. S.: Depuis que je suis enfant, j’ai toujours pensé que le monde du cinéma était un monde de bourgeois. J’ai contacté Julian Bordeau pour lui soumettre le projet et il l’a bien accueilli. On a réussi à le monter et cela m’a donné une autre vision du monde du cinéma.

C. : Julian Bordeau était le premier réalisateur que tu as contacté ?

N. S.: Non, j’avais contacté d’autres réalisateurs et je n’ai jamais eu de suite. Mais ces mêmes réalisateurs sont venus me féliciter quand ils ont vu le projet abouti.

J’avais tapé réalisateurs bruxellois sur Google, j’ai regardé ce qu’ils avaient réalisé, si ça pouvait entrer dans les critères et j’ai trouvé Julian Bordeau qui était partant, on s’est rencontré et on a commencé à travailler ensemble.

C. : Comment t’es venue l’idée du projet ?

N. S.: Au début, j’avais interprété le rôle principal dans des clips de rappeurs du quartier. Chaque fois qu’ils faisaient une musique, ils mettaient un scénario en avant et ils me contactaient pour le rôle principal. J’ai eu de bons retours. J’ai passé des castings mais ça n’a pas très bien fonctionné, j’ai fait quelques émissions pour la RTBF, j’ai fait de la figuration dans Champion. C’est là que j’ai rencontré Samuel (Di Napoli) qui était déjà dans le monde du cinéma. Dans ma cité, il n’y a jamais eu de films auparavant. Il y a quelques années, une équipe de tournage était venue pour faire un film mais les plus grands du quartier avaient refusé. J’ai donc bien expliqué à Julian Bordeau comment ça fonctionnait ici. Avant de mettre le projet en route, on a bien discuté avec l’entièreté de la cité, des plus jeunes aux plus âgés. Je suis allé leur expliquer le projet avec Julian. Au début, certains n’étaient pas pour mais ils ont finalement accepté. Ils ont compris que ce n’était pas pour montrer une mauvaise image de nous, au contraire. Je le vois vraiment comme une réussite.

C. : Comment le travail s’est-il passé ?

N. S.: Comme c’était une première pour moi et Clara, Frank (Onana) et Samuel avaient déjà joué quelques rôles, on a fait plusieurs répétitions avant le tournage. Une fois toutes les deux semaines, on se voyait pour répéter pour être prêts le jour J.

C. : Comment Julian t’a-t-il dirigé ?

N. S.: Il a écrit de son côté et quand tout était prêt, il nous a pris personnellement pour nous donner des indications sur nos rôles. On a commencé à répéter. Comme c’était ma première, j’étais un peu timide et il me conseillait de souffler, de me relâcher. Le premier jour était un peu difficile comme c’était une première pour tout le monde dans la cité mais on a vite pris nos marques. Le tournage a duré six jours.

C. : Quels sont tes projets pour la suite ?

N. S.: J’ai des envies de continuer. Grâce à la réussite du film, j’ai une agence de casting de France qui m’a contacté, un média belge très connu qui veut me rencontrer, ça me motive encore plus.

C. : Tu as contacté les réalisateurs et tu nous as contactés. Tu fais toi-même la promo du film ?

N. S.: Je suis obstiné. Le film est sorti il y a un an et demi et on continue à faire la promo pour qu’il soit vu le plus possible. Je suis content du film parce que j’ai eu de bons retours sur mon travail mais aussi parce que tout le processus s’est bien passé.

C. : Comment les gens de la cité ont-ils perçu le film ?

N. S.: Ils étaient tous contents. Comme on est un peu décentrés de la ville, les gens ont tendance à rester chez eux. Quand j’ai vu que tout le monde s’était déplacé pour la première, je me suis dit que c’était une réussite.

Tout à propos de: