L'expérience cinématographique comme liaison et raccords
Enseignant à l'INSAS, à la Cambre, dans une Ecole des Beaux-Arts à Liège, Patrick Leboutte défend un cinéma de geste tel qu'on l'aime (pour faire bref, un cinéma de la croyance pour le monde dans lequel on vit, et non du recyclage permanent des produits). Après une ère dite « post-moderne » qui a voulu faire disparaître le cinéma, il revit en se servant d'autres moyens et d'autres techniques. Autrement dit, un autre cinéma renaît des cendres de son passé, tel un phoenix. Désormais, il nous signale son retour parmi nous (à Cannes en 2011, on a pu voir Le Gamin au vélo des frères Dardenne, Tree of life de Terence Malick, Pater d'Alain Cavalier (1), l'année passée Oncle Boonmee d'Apichatpong Weerasethakul).
Après une série de livres sur le cinéma dans la collection « Long métrage », chez Yellow Now consacrée, avec un cahier de photogrammes, à un long métrage de films classiques ou méconnus du cinéma, Leboutte s'est intéressé à tout un pan du septième art laissé dans l'oubli du cinéma documentaire, le cinéma indépendant et militant, entre Jean Rouch (années 60) et Denis Gheerbrant (années 80).
D'où cette belle collection aux éditions Montparnasse intitulée Le Geste cinématographique (dans lequel figure des coffrets de DVD consacrés aux films de Robert Kramer, Jean Rouch, du couple Straub et Huillet et, tout récemment, de Yann Le Masson).
La sortie en salles de Kashima Paradise, le surprenant film de Yann Le Masson sur l'envers du décor japonais, (l'empire marchand du soleil levant), fin juin à l'Ecran Total et en DVD, nous a incités à rencontrer Patrick Leboutte et à le filmer pour qu'il nous parle de sa démarche et de son parcours.
Nous avons choisi de le filmer au Bozarshop, à côté de la Cinematek, dans le décor des livres-DVD dont il est l'artisan.