Rendez-vous matinal au Verschueren avec Monsieur Tondeur pour prendre un petit kawa. Tout fringant, le voilà qui s'avance vers nous. Sourires un peu figés, la glace est vite brisée. Merci soleil et café fumant passable. Quoique (pour le café).
Rencontre avec Bruno Tondeur
C'est que Bruno nous a fait de l'œil au dernier Festival Anima où il a reçu le prix Cinergie pour son film Deep Space dans lequel il retrace le premier voyage intergalactique du jeune Brandon. Immersion de plusieurs mois dans une contrée lointaine où les habitants ont des mœurs plus que "weird". Le jeune homme, suant la testostérone, doit revenir sur Terre avec une espèce intelligente…
Du coup, on fait un peu connaissance avec le loustic qui réalise. Membre d'une tribu de trois garnements, Bruno le carolo a un petit frère, journaliste en herbe, et un frère aîné historien. Ils ont tous migré vers la capitale où ils se retrouvent pour jouer aux Colons de Catane, parfois à Mario Kart (évidemment).
Cela fait maintenant 10 ans que notre homme s'est installé à Bruxelles, 10 ans… le temps de faire des études. Fraîchement arrivé, Bruno voulait faire La Cambre. "Trop immature", lui a t-on balancé. BD à Saint-Luc alors (il ne manque pas de ressources). "Trop immature" bis. Tristounet, il a noyé son chagrin avec un pote dans un bar. C'est là qu'il a rencontré le chef d'atelier d'illustration de Saint-Luc. Après quelques bières, Bruno est convaincu : il s'inscrit en illu. Choix judicieux qui le conduira à faire la part belle au volet esthétique dans ses réalisations ultérieures. Plein de maturité, il est finalement accepté dans la section ciné d'animation à La Cambre. Bonne nouvelle !
Après son premier court intitulé (justement !) Maintenant il faut grandir, il avait envie de faire un film SF avec des planètes et du sexe. Il a donc écrit l'histoire de Deep Space pendant sa dernière année à La Cambre qu'il a faite en deux ans ce qui lui a permis de mettre le paquet pour ce film et de faire un tas de recherches. Il a testé, il a vu Barbarella de Roger Vadim, il a lu Métal Hurlantet il est tombé sous le charme de ces univers. Puis, c'est venu comme ça. Et il n'est pas peu fier du résultat.
Bruno ne sait pas très bien ce qu'il veut faire plus tard. Il n'arrive pas à vouloir quelque chose de loin. Il préfère se satisfaire (du nécessaire, non, ça c'est l'autre ours) de ce qu'on a maintenant. "Ce qui construit quelqu'un, c'est ce qu'il vit, je voudrais faire des films. On verra." Il veut aussi continuer à faire de l'illu qu'il situe plus dans l'instant. Pour lui, "le film est un projet de longue haleine et tu perds ce que tu veux dire à la base. Quand tu as envie de dessiner, tu dessines et puis PAF !".
© Bruno Tondeur
N'hésitez pas à rejoindre la page de TABASS co !