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Rosine Mbakam, à propos des Prières de Delphine

Publié le 18/10/2021 par Anne Feuillère et Vinnie Ky-Maka / Catégorie: Entrevue

Défaire la domination

Arrivée du Cameroun en Belgique pour faire ses études de cinéma à l’INSAS, Rosine Mbakam a déjà réalisé plusieurs documentaires qui, à chaque fois, interrogent des femmes dans leur environnement et leur rendent, grâce à la parole en jeu tout au long du processus de création, leur puissance. Un procédé poussé encore plus loin avec Les prières de Delphine, son dernier film. De son amie dont elle recueille l’histoire, les colères, les douleurs, elle fait un portrait bouleversant, celui d’une femme qui retrouve sa dignité en racontant toutes les violences qui lui ont été faites. Calme et posée, avec une certaine douceur et beaucoup de détermination, Rosine Mbakam met en jeu dans chacun de ses films son travail de réalisatrice qui consiste, lui aussi, à s’affranchir des rôles assignées par une société traversée de profonds schémas de domination. S’il y a de la frontalité dans son cinéma, c’est que s’affranchir de ces rôles revient à prendre sa place, à exister entièrement, dans toute la complexité d’une réalité historique sous-jacente, et bel et bien violente.

Cinergie : Tu as tourné Les prières de Delphine avant tes autres films. Pourquoi ne l’avoir terminer qu’après ?

Rosie Mbakam : Trouver le chemin de ce film m’a prit beaucoup de temps. C'était une matière assez délicate. Je pense que j'avais besoin d'un peu plus de maturité pour comprendre toutes les subtilités de l’histoire de Delphine, que je ne pouvais pas saisir et mettre en image de manière juste au moment où je l'ai tourné. 

 

C.: Quelle est la genèse du film ?

R.M. : Delphine me demande de faire un film sur elle au moment où je suis en train de préparer le tournage de Chez Jolie Coiffure. Je lui demande de m'introduire dans la Galerie, qu'elle connaît mieux que moi. Elle me présente Sabine. Quand je prépare ce film, on se voit souvent, parce qu'elle habite à côté, je passe lui raconter ce que je suis en train de faire. C'est à ce moment là qu'elle me demande de faire un film sur elle. Cela fait sept ans qu'on se connaît, je n'ai pas absolument envie de faire un film sur elle, c'est mon amie. Elle me dit : "C'est parce que tu ne connais pas ma vie". Et c'est à ce moment-là qu'elle me raconte son histoire qui réunissait tout ce qui m'a donné envie de faire du cinéma, tout ce que j'avais envie de questionner. Je vois alors la nécessité et l'urgence de saisir cette parole-là. Trois jours après, on tourne.

 

C. : Tu connaissais Delphine depuis sept ans, mais elle ne t’avait pas raconté son parcours ?

R.B. : Non, elle ne me l'avait pas dit. Delphine et moi sommes arrivées en Belgique au même moment. Elle venait retrouver son mari et moi faire l'INSAS. Nous nous sommes rencontrées par l'entremise de l'un de mes professeurs qui la connaissait et me sentait, je crois, un peu seule. C'est comme ça que nous sommes devenues amies. Elle aussi se sentait seule en Belgique et découvrait la réalité de la vie en Europe. Pendant le tournage, je me demandais si j'étais à la hauteur de sa parole, à la hauteur de cette confiance. C'était dur de se dire que, pendant sept ans, j'avais perçu ses souffrances mais sans la questionner. J'avais peur d'être de celles qui l'enferment, qui la jugent. Je voulais être la personne qui n'en rajoute pas, qui ne la dérange pas. Je ne sais pas si j'ai bien fait d'occuper cette position-là. Je n'ai pas osé poser des questions. Je m'en suis voulue.

 

C. : Comment avez-vous travaillé ensemble pendant le tournage ? Vous parlez régulièrement de "carnet de bord". À quoi cela fait-il référence ?

R.M. : Cette histoire de carnet de bord parle de ce cinéma occidental qu’on m’a enseigné ici, un cinéma d’anticipation qui prépare tout, qui sait et qui dit à un personnage comme Delphine ce que son histoire va être. Elle et moi, nous déconstruisons cela, en cherchant une manière de raconter son histoire. C’était le premier film que je faisais après l'INSAS. En tant que jeune réalisatrice, je cherchais le cinéma que j'avais envie de faire. En tant qu'Africaine venue ici apprendre dans une école où on enseigne surtout un cinéma occidental, qu’est-ce que je fais de ce que j'ai appris ? Est-ce que je le reproduis, avec les mêmes conséquences sur l'image ou l'histoire des gens noirs comme moi ? Ou je cherche une manière de faire mon cinéma ? Le film n'est pas qu'un portrait de Delphine, c'est aussi un portrait de mon cinéma, de ma recherche.

 

C. : Cette recherche se construit autour de la parole.

R.M. : Oui, il s'agit d'une forme de réappropriation de la parole par cette Afrique qui a toujours été racontée par l'Europe. Depuis la colonisation, elle ne s'est jamais vraiment racontée d'elle-même finalement. Et cette Europe qui regarde l'Afrique la voit toujours à travers ce prisme de la domination coloniale. Par définition, le cinéma est domination. En ce moment même, pendant cet entretien, je suis filmée, celui qui me filme me voit mais moi, je ne vois pas ce qu’il filme. Il est là le rapport de domination entre réalisateur et personnage. On domine par le langage cinématographique la personne qu'on filme.

 

C. : Il y a pourtant de nombreux moments où tu nous fais sentir que c'est Delphine qui guide le film. La fin du film inverse totalement ce rapport de force. Tu es littéralement entre ses mains.

R.M. : C'est justement cela qu'on ne nous apprend pas : comment gérer le pouvoir que le cinéma nous confère. Pendant longtemps, les réalisateurs ont utilisé ce pouvoir au service de leur ego, de leur propre histoire mais pas au service de la personne qu'ils filmaient ou de sa situation, de sa réalité. Avec les gens que je filme, je cherche comment utiliser ce pouvoir à égalité avec eux. Dans Les deux visages d'une femme bamiléké, le film sur ma mère, c’est en lui laissant définir ce qu'est le cinéma pour elle. Les gens de ma communauté que je filme au Cameroun, ne connaissent pas vraiment le pouvoir du cinéma. Parce qu'ils me connaissent et me font confiance, ils me confient leur histoire, leur image. Mais si je ne questionnais pas ma position, je serais en train de reproduire la même domination, ce que l'Occident a fait de mon image, de mon histoire. Je sais le mal que cela fait, je ne peux pas le reproduire, je cherche le moyen de l’éviter. Comme chaque film, chaque personne est unique, je dois trouver à chaque fois un langage approprié à la singularité de la personne que je filme. Le cinéma est aussi devenu ici un concept, un marché, qu'on reproduit quelles que soient les situations ou les personnes. Cela ne peut pas être juste face à des situations particulières et des êtres singuliers. Chaque fois que je filme quelqu'un, je veux saisir cette singularité et trouver un langage qui lui soit approprié. C'est un cinéma nomade, inhérent à nos identités elles-mêmes nomades. Cela fait partie de la beauté humaine et de nos différences : on change et le cinéma doit changer et s'adapter à chaque personne. C'est ce que je cherche, à chaque film.

 

C. : Au-delà de la valeur de témoignage du récit de Delphine, est mis en jeu dans ton film tout ce processus de réappropriation de soi par la parole, l’avènement d'une véritable métamorphose. Quand elle se fait belle, par exemple… Delphine façonne son image, ce qu'elle veut construire d’elle-même.

R.M. : Ce qu'elle veut se réapproprier, plutôt. Ce qu'on lui a pris. J'aurais pu dire à Delphine "Alors maintenant tu te mets ici" ou "Je voudrais qu'on parle de ceci ou de cela." Mais je ne savais rien. Quand elle a commencé à me raconter tout ça, je ne savais même pas comment j'allais continuer à filmer tant j'étais subjuguée par la force de sa réalité. Elle seule pouvait m'introduire dans son histoire et de la manière dont elle le décidait. J'étais là juste pour lui dire : "Je suis une écoute, tu avais peut-être besoin d'une présence, je suis là, aide moi à saisir au mieux ton histoire." Pour moi, ces scènes dont tu parles, sont des moments où elle se réapproprie son image. Elle n'est pas que la Delphine qui se représente en tant qu’épouse, mère, ni celle qu'on insulte au Cameroun, qu'on traite de prostituée… Elle se réapproprie une Delphine qu'elle seule peut nous donner. Je suis incapable de dire ce qui peut lui faire du bien ou le chemin qu'elle doit emprunter. Je suis là juste pour saisir cette métamorphose, oui. À chaque fois qu'elle met un foulard, qu'elle se coiffe, se maquille, c'est une parole qui sort, une violence qui s'échappe d'elle. Elle enlève des couches, des couches d’insultes, des couches de représentations qu’on lui a collées, de ce qu'on lui a fait, des représentations. Entre l'image du début et l'image de fin, Delphine n'est plus la même personne.

 

C. : Ce qui questionne la notion d’identité.

R.M. : Des gens ont peut-être pris une partie de Delphine et l'ont redéfinit à partir d’un petit point de vue. Mais on n’est pas qu’une seule personne, on ne peut pas être qu’une seule chose. Je voulais montrer l'amplitude d'une personne. Je ne dis pas que j'ai pu saisir toute la personnalité de Delphine parce qu'on ne peut pas saisir toute la personnalité d'une personne. On ne peut pas. On a toute une vie. Et même après la vie, on est ce dont les autres se souviennent. De mon côté, moi aussi j'apprends en saisissant tout ça. J'ai peut-être participé moi aussi par mes jugements à ce qu'est Delphine aujourd'hui. J'apprends à comprendre que je ne peux plus continuer à reproduire ce mode de pensée. Après l'expérience de Delphine, je me dis toujours que derrière une situation, il y a des choses qui m'échappent.

 

C. : La parole est l’enjeu de ton cinéma, elle est le moteur même de tes films.

R.M. : Par nature, je ne parle pas beaucoup, mais je parle beaucoup dans mes films. Dans ma réalité, je n'ai pas besoin de dire tout ça, mais dans celle du cinéma, pour questionner tout un système, il faut libérer cette parole-là. Elle est essentielle, en tous cas pour moi. Qu'est-ce qu'on exporte pas de l'Afrique ? Tout ce qu'on a aujourd'hui, en grande majorité, vient d'Afrique. La seule chose qu'on exporte pas, c'est sa pensée, cette parole-là. Il faut que cette parole soit suffisamment présente pour se confronter à cette idéologie dominante qui se parle finalement à elle-même depuis des décennies. On a besoin de cette confrontation. Cette idéologie, ce système a besoin de se nourrir d'autres choses. Tant que cette confrontation n'aura pas lieu, il y aura toujours déséquilibre. Il y a déséquilibre au niveau des ressources, des richesses, mais le grand basculement ne viendra pas par là. C'est au niveau de la pensée que l'égalité doit se rétablir, au niveau du rapport à l'autre. Le reste suivra.

 

C. : Ton film est très frontal. Écouter Delphine dont la parole est si forte et le chemin si dur est aussi une épreuve. En tant que spectateur, il s'agit aussi de faire face et d’endurer.

R.M. : Parce qu'on cherche ici justement les moyens de ne pas voir la réalité. On peut participer à des œuvres caritatives ou contribuer à des ONG... Mais c’est encore une manière de ne pas voir la réalité. La vérité serait de nous questionner. Mais tant que nos idées, nos pensées, notre intérieur ne seront pas déconstruits, la société ne le sera pas non plus puisqu'elle n'est que le reflet de ce que nous sommes, elle est représentative de ce qui la constitue. Si pour la déconstruire et résoudre ces problématiques, il faut déléguer à un homme politique, à une association, on a tout faux. C’est qu’on considère qu'on ne fait pas partie du problème et pourtant, on y contribue d'une certaine manière. Mon silence, mon inactivité ou mon non-positionnement sont des formes de position.

 

C. : Ton film parle aussi de l'inépuisable et immense violence faite aux femmes.

R.M. : Oui, des violence de la société patriarcale camerounaise, et de celle de l’Europe. La colonisation a contribué à une exportation sexuelle, à l'"exotisation" de la femme africaine, qui n'a pas changé aujourd'hui. Cette "exotisation" continue sous d'autres formes parce qu'on ne l'a pas résolue, questionnée. On a estimé encore une fois que c'était de l'ordre du sociétal et non de l'individuel quand on sait pourtant qu'on porte l'héritage de cette société. Qu'est-ce qu'on fait de cet héritage ?

 

C. : Delphine est toujours seule dans cette maison. Il n'y a pas de hors champ, hormis celui que fabrique notre imaginaire à l'écoute de sa parole et des sons directs. Est-ce que cette maison est le lieu de son enfermement ?

R.M. : En tant que noir, on est toujours enfermé. Filmer ici un Africain à l'extérieur est difficile pour moi. Je suis sûre que ce que je vais voir, ce sera quelqu'un en représentation de ce que l'extérieur lui commande d'être, c'est à dire le bon noir, sage, qui se conduit bien. À l'extérieur, moi aussi, en tant que réalisatrice, je serai peut-être en représentation… On ne veut pas voir qui nous sommes vraiment. Sabine dans son salon dit ce qu'elle pense, Delphine dit ce qu'elle pense dans sa maison. Sorties de ces espaces là, elles sont en représentation, elle sont les femmes africaines qu'on attend d’elles. Sabine ne dira jamais rien à un blanc qui la regarde d'une manière insistante, elle ne se confrontera jamais à ce regard comme elle le fait là. Elle sait que la répression passera par le fait qu'elle est noire. Si je cours et que j'essaie de forcer la porte du métro, si je me fais arrêter, je vais d'abord être traitée comme une noire, pas comme un individu. C'est ça la différence. C'est pour ça que, même si j'ai mes papiers, dans ma tête, quand je sors de chez moi, je me dis que je ne dois pas faire de vagues. J'ai été discriminée, pas encore violentée. Mais j'ai peur d'être violentée. Il est là le sentiment d'inégalité : c’est être porté par un héritage de dominés. Voilà pourquoi je ne me vois pas filmer dehors. Peut-être que je trouverai le moyen d'y arriver, peut-être que la société aura évoluée et me permettra de saisir un espace à l'extérieur d'un huis clos. Mais ça n'est pas un choix esthétique. Cette parole, je ne peux la saisir que là.

 

C. : Mais ces manières de se représenter peuvent aussi être justes parce qu'elles pointent la vérité de certaines situations. Delphine aussi est, par moment, en représentation.

R.M. : Elle se représente comme elle voudrait être là. Elle se redresse, elle se fait belle, elle se veut rayonnante. Peut-être est-ce la force de la caméra à ce moment-là qui le permet ? La caméra lui permet de se questionner sur ce qu'elle veut être, ce qu'elle veut donner comme image d'elle-même.

 

C. : Ce qu’on ne veut pas voir, le film nous le met sous les yeux.

R.M. : C'est la scène de fin quand je lui dis « Tu te mets comme ça », comme la société voudrait, ce qu’on attend d’elle… On fait un beau plan pour finir le film et rassurer tout le monde, c’est dur mais ça se termine bien, il y a de l’espoir. Mais la réalité nous rattrape parce que Delphine revient dans la longueur du plan. Tout se résume à cette scène. Si je faisais un beau plan, je serais en train de fuir mes responsabilités en rassurant les spectateurs. Or, c'est en acceptant ce qu'est Delphine que les chose peuvent changer. En se confrontant au problème, pas en le fuyant.

 

C. : Et il n'y a pas d'autorisation à demander.

R.M. : Ce sont les mots que j'utilise dans mon dernier film, Prismes, qui va sortir le 8 décembre, un film collectif réalisé à trois. Dans ce film, c’est moi qui prend la parole et c'est très exactement ce que je dis, je n'ai pas d'autorisation à demander pour exprimer toute ma fragilité. Qu'on veuille l'entendre ou pas, je veux juste l'exprimer. Et Delphine non plus n'a pas d'autorisation à demander.

 

C. : J'imagine que le montage du film a dû être particulièrement difficile ?

R.M. : Oui, c'était compliqué. On a fait un premier montage au moment où on l'a tourné et c'était une catastrophe. À ce moment-là, je venais de sortir de l'école, ce que j'avais vécu et ce que je vivais en Belgique me mettaient en colère. Et je racontais ma colère au lieu de raconter l'histoire de Delphine telle qu'elle se donnait à moi. Je pratiquais un cinéma de domination, ce que je ne voulais pas faire. Cela m'a fait peur et m'a permis de comprendre que j'avais un travail à faire sur moi-même en tant que réalisatrice avant de venir travailler cette matière. C'est ce que j'ai fait sur mes deux précédents films, qui m'ont permis d'exprimer ce que j'avais envie d'exprimer avant de pouvoir voir l'histoire de Delphine sans y plaquer mon expérience. Avec le monteur, nous étions très vigilants à ne pas projeter et à restituer la parole de Delphine de la manière la plus juste possible. On a aussi travaillé avec elle car je voulais l'impliquer dans cet étape. C'est un film très particulier. Si elle n'avait raconté tout ça que pour moi, j'étais prête à l'accepter et à ne pas montrer le film. J'avais besoin qu'elle se reconnaisse, qu'elle valide en quelque sorte le film parce que c'est une histoire tellement personnelle. Elle a vu le film, elle s'est parlée à elle-même, elle a pleuré... Et elle m'a dit "Tu peux le montrer".

 

C. : Comment Delphine vit-elle le devenir public du film maintenant ?

R.M. : Que ça soit pour Chez Jolie Coiffure comme pour ce film, c’est très important que les personnages m’accompagnent lors des présentations. Ce n’est pas quelque chose que j’ai élaboré mais plutôt que j’expérimente. Je voulais porter leur histoire avec elles et éprouver leur rapport direct avec le public. Les personnages des films documentaires ne sont pas toujours vus alors qu'ils sont les mieux placés pour défendre leurs paroles que moi qui la sers. Et Delphine, lors des Q&A, porte son histoire encore plus loin, elle continue d'assumer sa parole. C'était encore plus fort avec Chez Jolie Coiffure parce que Sabine a continué à affronter ce regard exotisant dont elle parle dans le film et à dire dans ces moments d'échanges publics :« Cessez de nous exotiser. Nous sommes au-delà de ce que vous voyez, tout simplement ». Ce qu’elles racontent dans le film ne s’arrête pas à la fin de la projection. Pour les spectateurs, que Delphine soit là, qu’elle prenne la parole, qu’elle raconte son histoire permet de continuer ce travail de déconstruction et de ne pas s’arrêter au cinéma. Sa réalité est toujours là, vivante, présente. S'il y a des choses à faire, c'est maintenant.

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