Contre l'oubli
Il y a d'abord le noir et le silence, puis vient la mémoire, la mémoire de la douleur et cette alchimie particulière de celui qui se souvient au fil du temps, de ses rencontres et de ces moments fragiles où dans l'écoute de l'autre, disparaissaient soudain cette pesanteur du silence, cette peur des mots trop lourds à porter et cette angoisse des ténèbres. C'est seulement alors, dans cet instant du souvenir, que peuvent naître les sons et les images, les intentions et les enjeux, et cet art du cinéma qui nous fait prendre corps avec celui qui raconte et partager avec lui un instant de résistance à la noirceur du monde.