Cinergie.be

Alain Berliner

Alain Berliner

Métier : Réalisateur, Scénariste , Producteur

Ville : 1050 Bruxelles

Province : Bruxelles-Capitale

Pays : Belgique

Email : Cliquez ici

Site web : Cliquez ici

Biographie

Né à Bruxelles, le réalisateur et producteur Alain Berliner a écrit (ou co-écrit) et réalisé de nombreux films, parmi lesquels: “Passion of Mind” (avec Demi Moore et produit par Lakeshore et Paramount), “La maison du Canal”, plusieurs épisodes de la série télévisée “Clara Sheller”, “La Peau de Chagrin”, “Un Fils”, (un succès télévisé, avec Michele Laroque qui remporta le prix de la Meilleure Actrice au festival du Film de La Rochelle en 2014), et “Bébés Volés”.
Alain Berliner enseigne la realisation et l’écriture de scénario à l'INSAS à Bruxelles. En qualité de “script doctor” il a contribué à de nombreux ateliers d’écriture de scénario comme Equinoxe (France) et Atelier Grand Nord (Canada).

Galerie photos

Filmographie

Figures

Figures

Producteur(-trice)
fiction
2014
 
J'aurais voulu être un danseur

J'aurais voulu être un danseur

Réalisateur(-trice)
fiction
2005
 
La Maison du Canal

La Maison du Canal

Réalisateur(-trice)
fiction
2003
 
Passion of Mind, D'un rêve à l'autre

Passion of Mind, D'un rêve à l'autre

Réalisateur(-trice)
fiction
1999
 
Le Mur

Le Mur

Réalisateur(-trice)

1998
 
Ma vie en rose

Ma vie en rose

Réalisateur(-trice)
fiction
1997
 
Victor et François

Victor et François

Scénariste
fiction
1996
 
Rose

Rose

Réalisateur(-trice)
fiction
1993
 
Le Jour du chat

Le Jour du chat

Réalisateur(-trice)
fiction
1991
 
Rencontre

Rencontre

Réalisateur(-trice)
fiction
1987
 

Organismes liés à cette personne

Le déclic...

Alain Berliner

Petits arrangements avec la réalité

L’envie de vraiment faire du cinéma, pas de le regarder ou d’en parler, m’est venue assez tard. Très exactement à vingt ans, quand j’ai recommencé ma première année à l'INSAS.
Petit, passé le stade policier-pompier-médecin, je voulais être dessinateur de B.D. Un peu plus grand, je me suis passionné pour la photographie. J’avais reçu un appareil et je passais mes journées à mitrailler. Bien souvent, il n’y avait même pas de film dans l’appareil. J’aimais cadrer, encadrer l’espace, fixer l’instant. Le résultat (développer, tirer) m’intéressait assez peu.
Aux alentours de dix, douze ans, ma soeur a été choisie pour une apparition dans le film de fin d’études de Marc-Henri Wajnberg à l'INSAS. C’était un tournage de nuit. J’ai vu pour la première fois une équipe de tournage en action. Ils voulaient faire de la fumée, il n’y avait jamais la bonne dose. Tout le monde courait dans tous les sens. La routine, quoi. Mais ça n’a pas provoqué en moi la révélation.
Cependant, je ne sais pas trop pourquoi, quand à l’école on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais : “l'INSAS, cinéma”. Ma mère pensait que c’était logique. Un psychologue de ses amis lui avait dit, quelques années plus tôt : “il se fait un cinéma dans sa tête, lui !” Elle a pris cela comme une prémonition. Je crois plutôt qu’il voulait dire que j’avais du talent pour les petits arrangements avec la réalité.
Vers six, sept ans, avec un camarade de classe, je m’inventais un domaine en Afrique où nous partions en famille le week-end. Je pouvais y piloter un avion (le même que je dessinais à longueur de journée partout où je pouvais). Mon copain aussi avait son domaine. On se promettait avec le plus grand sérieux de s’inviter mutuellement. On se faisait notre cinéma, sans caméra, sans pellicule, sans équipe technique. Sans savoir que ça s’appelait du cinéma.
A quinze ans, j’ai découvert le Musée du cinéma. Devenu cinéphile, je n’avais toujours aucune intention de devenir cinéaste. J’aimais m’immerger dans l’écran. Mon cerveau devenait un ordinateur qui listait films, cinéastes, acteurs. J’aimais Godard, mais aussi Melville, Loulou, Peter Lorre, Michael Snow et les westerns spaghettis. Je passais des nuits entières avec d’autres fêlés à disserter inlassablement sur les mérites comparés des uns et des autres.
Mais le processus de fabrication en soi me paraissait compliqué, inaccessible. A tel point que, vivant dans la même rue qu’un machiniste célèbre, je ne lui ai jamais demandé de venir voir un tournage. A l’époque, je jouais de la guitare dans un groupe et je ne me voyais pas d’avenir ailleurs.
Puis, un jour, j’ai passé le concours d’entrée de l'INSAS. A force d’en parler, les choses arrivent. Mais à la fin de l’année, j’ai été recalé. Sans cet échec, peut-être n’aurais-je jamais compris que la relation étrange, à la fois distante et proche, que j’entretenais avec le cinéma depuis plusieurs années, m’était indispensable. Qu’on ne pouvait pas répéter “Je ferai l'INSAS” pendant tant de temps sans que cela ne traduise un désir profond. Quand on aime réinventer, voire corriger la réalité, quel autre métier peut-on pratiquer ? J’ai réussi l’examen d’entrée une deuxième fois. Et me voilà en train de raconter tout ça dans un livre...

Alain Berliner