Julien Selleron vient de terminer Made in China, un beau portrait du grand cinéaste chinois Jia Zhang-Ke (voir notre rubrique Au long court). Ce dernier, étant de passage à Bruxelles, où Shijie - The World, son quatrième long métrage était projeté à Flagey dans le cadre du Kunstfestival des Arts, nous en avons profité pour organiser un entretien avec Julien Selleron sur les thèmes qui hantent une œuvre foisonnante, indépendante du pouvoir établi et qui est devenue un modèle pour le cinéma chinois indépendant.
Premier film autorisé à être tourné et diffusé par les autorités chinoises, The World, via un parc d’attraction, dresse le portrait critique et mélancolique du vécu des chinois entraînés dans la course à l’économie de marché. Ce superbe film qui a été tourné en HD-numérique et en scope, bénéficie d’une mise en scène sobre (en plan-séquence et caméra portée) et des conséquences d’une mondialisation qui est aussi une perte d’identité, un formatage généralisé, une dévitalisation culturelle (voir dossier J.C. Batz)