Demain et Animal de Cyril Dion. Une vérité qui dérange de Al Gore. Bigger than Us de Flore Vasseur. Si tous ces films adressent le sujet de l’écologie en insistant sur les aspects dramatiques du changement climatique, Thierry Dory réalisateur belge des courts métrages comiques Avenue Louise ou Léon Noël / 22h14, emprunte un autre chemin pour nous convaincre de protéger notre environnement : la carotte, plutôt que le bâton.
La Sagesse de nos arbres de Thierry Dory
Avec La Sagesse de nos arbres, le réalisateur nous rappelle que la prise de conscience de l’impact que l’humain a sur son environnement ne passe pas forcément par la peur, mais peut aussi emprunter le chemin de la beauté. “Je ne voulais pas faire un film d’alerte. Je voulais faire un film d’apaisement. Montrer ce qu’on ne regarde plus, ce qu’on ne voit plus.” Son film est une invitation à ralentir, à s’émerveiller, à retrouver un regard simple sur le monde tout en se reposant aussi sur du concret, sur des études scientifiques, dont celles du professeur japonais Yoshifumi Miyazaki, pionnier de la “thérapie par la forêt” : “Au Japon, ils ont compris que marcher dans les bois avait un impact mesurable sur le corps. Notre cerveau, notre système nerveux ont besoin du vert. On l’a oublié depuis 200 ans, mais notre corps, lui, ne l’a pas oublié.”
Cette dimension scientifique ne l'éloigne pour autant pas du sensible. Bien au contraire. La Sagesse de nos arbres se vit comme une expérience sensorielle. “Il n’y a pas de musique dans le film. Je ne voulais pas dénaturer la vie. La nature a déjà sa propre musique. Il suffit de l’écouter.” À ce titre, Thierry Dory a fait le choix de s’entourer de nombreux intervenants : Sébastien Lezaca-Rojas, Nolwenn Lécuyer , Cécile Bolly, Sébastien Carbonnelle, François Dujardin, Renaud Vandenbergen, Sophie Popleu, Olivier Benrubi, Valérie Vanderstraeten, Amir Bouyahi & Sylvain Boisson. Des présences, des témoins humains aux expertises diverses qui nous aident à décrypter ce qu’ils expérimentent (et notamment ce qu’ils captent par le toucher, l’odorat et le goût quand le cinéma ne nous permet que de voir et d’entendre).
Des guides qui nous aident à confronter notre quotidien, car le film, si ce n’est un rapide passage par le Japon, se cantonne aux paysages des cantons qui nous entourent : la Wallonie. “La Wallonie, c’est le poumon vert de la Belgique : 80 % des forêts du territoire.”
En hommage et à l’image de la biodiversité qu’il filme, Thierry Dory nous propose donc avec La Sagesse de nos arbres, un film qui évolue, qui se transforme. “C’est un film vivant. À chaque projection, il pousse un peu plus. Des gens me proposent des images, des témoignages. Parfois, je les intègre. Comme un jardin qu’on entretient.” Ce geste-là dit tout de la démarche : créer un film organique, ouvert, en croissance qui, comme le dit le réalisateur, permet de recréer du “lien direct avec le public.”









