De la joie de faire des films et de l'art de la désillusion
Entre ses documentaires, quelques publicités et ses cours à l'IAD, Benoît Mariage fait un film tous les six ans : c'est son rythme, explique-t-il tranquillement. « En fiction, le temps de réfléchir au sujet, d'écrire, de produire, on est vite à 3 ans. Le plus difficile, c'est de tenir à son désir si longtemps. » On le retrouve dans un hôtel chic près de l'Avenue Louise. Dans ce décor guindé, il est un peu décalé, en tenu de baroudeur tout juste descendu de l'avion. Décontracté et accueillant. Accompagné, une nouvelle fois, de Benoît Poelvoorde en tête de gondole d'un casting formidable (Marc Zinga, Tatiana Rojo, Tom Audenaert), il signe une comédie aux accents tragiques, une fable drôle et vive. Un rôle taillé sur mesure pour Poelvoorde, celui d'un recruteur de joueurs de foot un peu has been qui tombe sur une pépite ivoirienne. Ils s'envolent vers la Belgique, des rêves plein la tête, mais la poule aux œufs d'or prend du plomb dans l'aile et c'est un retour à la case départ doux-amer. Comédie en trois actes entre la Côte d'Ivoire et la Belgique, Les Rayures du Zèbres s'avère une satire sociale réjouissante où le football n'est qu'un prétexte pour filmer, tout en couleur et avec tendresse, des mondes où rien n'est jamais ni tout noir ni tout blanc. Avec tendresse... et ironie, donc.