L’invention de soi
« L’identité, c’est advenir. Comment faire pour être plus proche de soi, avec les moyens à disposition. L’identité est une invention de soi. »
Cette recherche d’identité fournit l’une des clés de l’œuvre de Loredana Bianconi.
Chacun de ses films y répond et s’organise en un récit dont les formes, parfois complexes, traduisent une expérimentation liée au réel. On ne peut donc pas parler d’un style unique, mais d’une diversité de formes cinématographiques, allant du témoignage à la fiction, en passant par la construction et la mise en scène du documentaire.
La cinéaste effectue un travail de mémoire qui concerne à la fois l’histoire collective et son histoire personnelle, souvent intimement liées.
L’écriture de ses films est personnelle, forte et poétique, qu’elle revête les formes du commentaire, de la fiction ou de l’échange épistolaire.
Le drame qu’elle ne cesse de traduire est tout autant celui de la double appartenance et de l’exil que de l’incapacité à vivre continûment au sein d’une communauté sans plus de frontières, imaginaire et pourtant réelle : celle de la culture, de l’art et du cinéma.
Le regard porté par Loredana Bianconi sur un monde abîmé manifeste l’espoir d’une libération par une création qui affronte l’histoire non pour en résoudre les contradictions, mais pour en faire surgir des vérités nouvelles.