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Rencontre avec Lucie Debay, jurée au 18è Festival Cinéma Méditerranéen de Bruxelles (Cinemamed)

Publié le 03/12/2018 par David Hainaut / Catégorie: Entrevue

"J'apprécie ces films qui nous mélangent!"

De retour du 6è Festival de Doha au Qatar, où elle accompagnait le film Nos Batailles (Guillaume Senez), la comédienne Lucie Debay enchaîne avec le Festival Méditerranéen de Bruxelles, en figurant cette fois dans le jury officiel, aux côtés du réalisateur Sam Garbarski et de ses collègues comédiens Farid Bentoumi, Laurent Capelluto, Nadia Kounda et Guilaine Londez.

Rencontre avec Lucie Debay, jurée au 18è Festival Cinéma Méditerranéen de Bruxelles (Cinemamed)

Entretien avec celle qui a reçu le Magritte du Meilleur Espoir en 2015 (pour Mélody) et qui vient de tourner en Croatie The Barefoot Emperor, du duo Peter Brosens & Jessica Woodworth. Native du Mans en France, cette jeune trentenaire franco-belge, réservée, mais toujours enthousiaste...

Cinergie: C'est donc votre « baptême » dans ce Festival Méditerranéen, qui se tient du 30 au 7 décembre...
Lucie Debay: Oui. Ce qui est cocasse, c'est que l'organisation m'a contacté pendant que je me trouvais au bord de la ...Méditerranée, sur le tournage de la suite de King of The Belgians. Ce n'est pas la première fois qu'ils me sondent pour cette tâche, mais c'est la première fois que je peux me libérer, et que je pourrai fréquenter ce festival. J'ai donc hâte d'y être!

C. : Jurée, un exercice que vous appréciez?
L.D. : Oui, je me dis toujours qu'on me prend au sérieux (rire). Je l'ai déjà été au FIFF de Namur pour les courts-métrages, au Festival du Court-Métrage de Bruxelles et j'ai eu l'honneur de l'être cette année, lors de la première édition du BRIFF. C'est un exercice en général assez intense, mais c'est toujours intéressant de rencontrer des gens dans ce cadre-là. On aborde forcément plein de sujets qui nous tiennent à cœur, on réagit à chaud sur des films, et tout ça crée souvent de belles choses.

C. : Vous avez passé ce début de saison en Croatie pour les besoins de The Barefoot Emperor, où vous reprenez donc le rôle de Louise, la responsable de communication du Roi, après King of The Belgians. Bien remise ce petit périple?
L.D. : Oui, ça c'est très bien terminé! C'était un tournage magnifique, d'autant que l'équipe était très soudée. Il y a forcément eu une petite nostalgie en rentrant, mais c'est normal. Tout cela m'a fait loupé la sortie de Nos Batailles, mais alors qu'on enregistrait les dernières prises de vue et que je me trouvais près d'un ...éléphant (rire), j'ai reçu un très beau cadeau, puisque le Festival Jean Carmet à Moulins en France, qui ne remet des prix qu'aux seconds rôles, m'annonçait que j'en avais gagné un! Pas mal de gens me parlent et on vu ce film, ce qui fait évidemment plaisir. J'étais donc parée pour rentrer en Belgique (sourire)!

C. : Comment s'est déroulé le tournage de cette suite?
L.D. : Peter Brosens et Jessica Woodworth sont des réalisateurs toujours plein de surprises. Depuis que nous savions qu'il y aurait une suite, annoncée au Festival de Venise, on s'est retrouvé plusieurs fois avec les autres acteurs, Peter Van den Begin, Bruno Georis, Titus De Voogdt, en Belgique mais aussi en Croatie, car leur manière de faire implique fortement les acteurs. On s'est retrouvé dans des décors hallucinants, sur une petite île. Mais ce projet sera donc très différent du précédent, puisque nos personnages migrent d'un docu-fiction à une vraie fiction. L'idée de faire un film sur une Belgique séparée et sur la montée de l'extrême-droite en Europe peut faire peur, mais voilà, The Barefoot Emperor joue avec des éléments historiques bien réels et des situations qui nous pendent un peu au nez, même si on reste dans la comédie...

C. : Vos débuts sur grand écran remontent à 2009, dans Somewhere Between Here and Now, d'Olivier Boonjing. Après une décennie de cinéma, votre bilan est conforme à vos attentes?
L.D. : Je n'avais même pas calculé mais c'est vrai, ça fait juste dix ans (sourire)! D'après moi, oui. J'ai en tout cas cette chance de participer à de beau projets avec des rôles que j'ai envie de défendre. Après, c'est un métier où il est important de savoir faire des choix dans ce qu'on nous propose, tant au cinéma qu'au théâtre. Ce n'est pas toujours évident, car on peut parfois se tromper, mais cela fait partie du jeu...

C. : Vos projets justement, quels sont-ils?
L.D. : Là, j'attends d'ici peu de temps des nouvelles d'un projet qui me tient à cœur, mais qui reste un peu particulier et donc long à financer. Je ne peux encore rien dire de plus! Cette année, j'ai tourné dans Cléo, un film flamand d'Eva Cools (NDLR: avec Yolande Moreau, David Murgia...) où je parle français, un court-métrage français qui s'appelle Uuquchiing de Kevin Noguès, et je tournerai en 2019 dans Une vie démente, le premier long-métrage de Raphaël Balboni et Ann Sirot, les réalisateurs d'Avec Thelma, Magritte du Meilleur Court-métrage en 2018.

C. : Sur ce cinéma belge, quel regard portez-vous?
L.D. : J'avoue qu'à mon niveau, j'ai parfois du mal à me rendre compte de ce qu'il représente, car je n'ai jamais porté de vision globale sur le cinéma belge. Comme sur aucun autre d'ailleurs! Pour moi, le cinéma, c'est d'abord la rencontre de réalisateurs et des manières différentes de travailler. Tous les projets me semblent différents. Ce qui ne signifie pas, bien sûr, que de très beaux films ne se font pas chez nous! J'apprécie surtout ces films qui nous mélangent. J'aimerais d'ailleurs bien tourner un peu plus en Flandre, même si je dois reconnaître que mon niveau de flamand n'est pas vraiment terrible (sourire)...

C. : Votre parcours vous a amené à pas mal voyager, en Afrique notamment. Ce métier serait-il pour vous une manière de poursuivre l'aventure?
L.D. : Même si je me suis à présent stabilisée à Bruxelles et que je ne me suis jamais vraiment définie comme une bourlingueuse, c'est vrai que déménager souvent a fait partie de mon enfance et que mon métier permet de pas mal bouger. Les quelques jours que je vais passer au Qatar vont me faire louper l'ouverture du Festival Méditerranéen, mais dès le jour suivant, je serai fidèle au poste, et en forme. Avec déjà trois films à visionner!

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