Joli coup de pelle aux méchantes idées reçues.
Découvert l'an dernier au FIFF de Namur 2014, 7, rue de la folie, le premier long-métrage de fiction de Jawad Rhalib semblait un petit film tourné en liberté, sans grands moyens, dans l’attente du démarrage de l’Insoumise, projet plus ambitieux pour lequel le réalisateur avait obtenu un financement institutionnel. Il se révèle en fait un véritable film d'auteur, basé sur un scénario soigneusement écrit, peaufiné à différents niveaux de lecture, et traitant de thèmes graves sans trop se prendre lui-même au sérieux. Une vraie surprise, car le pitch semblait planter le décor d’un drame psychologique mortifère, récit bergmanien à l’atmosphère étouffante et déprimée: quatre fille marocaines, brimées par un père rigoriste et borné vivent en vase clos dans un bâtiment délabré au cœur de la campagne. Après s'être débarrassées de leur père, elles vont devoir apprendre à vivre avec ce lourd passé qui leur colle à la peau. Pas très fun ! Mais voilà, le film de Jawad Rhalib est exactement le contraire.