La place de l’autre
Dans Petite mort, son premier court-métrage, deux femmes racontent pourquoi et comment elles ont renoncé à accueillir les vies qui avaient pris forme à l’intérieur de leur corps. Dans Dormir, dormir dans la pierre, Alexe Poukine est partie sur les traces de son oncle, retrouvé mort dans la rue, où il vivait depuis de longues années, en suivant elle-même deux hommes qui vivent dehors. Sans frapper, son second long-métrage, produit par le CVB et qui sortira à la rentrée à Bruxelles et en Wallonie, se construit autour du témoignage d’une femme violentée et violée, récit d’une autre forme de mort, psychique cette fois. Qu’on ne se méprenne pas, Alexe Poukine est une jeune femme vivante et chaleureuse. Mais son film se dévoile tout entier pensé depuis la place de l’autre, de tous les autres, témoins, victimes, bourreaux, spectateurs ; des places qu’elle ne cesse de vouloir comprendre, appréhender, faire sentir. D’où, peut-être, la force et la délicatesse de son travail.