Premières visions d’une ville d’en haut, d’un Bruxelles no man’s land, immeubles presque en ruines, travaux, une cité éventrée et la voix d’une femme qui ne reconnaît plus ce qu’elle voit. Où est-elle ? Pourquoi est-elle là ? Elle ne distingue plus les noms des rues, des silhouettes se partagent les places vides, elles vont et viennent. Parmi elles, la voix prend forme, une jeune femme fait les cent pas, vide son sac, cherche quelque chose, en vain. Elle s’engouffre dans le métro et répète inlassablement des bribes de français « descendre les escaliers, descendre les escaliers, descendre les escaliers ». Mais pour aller où ? Apprendre une langue hors contexte, comme dans les manuels d’apprentissage, sans référence.
In attesa di una tempesta solare de Evi Cats - FESTIVAL EN VILLE!
Publié le 29/01/2024 par Nastasja Caneve / Catégorie: Critique
La caméra suit cette jeune femme dans sa quête impossible, dans ses rencontres avec les passants inconnus qu’elle alpague pour emprunter leur téléphone. Vision d’une ville post apocalyptique où les bâtiments se reconstruisent petit à petit, où les rues n’ont plus les mêmes noms. Elle erre, elle erre, les pieds nus dans les ruines.
Elle tombe sur lui, dans sa camionnette jaune, au milieu d’un terrain vague, en quête d’une aurore boréale. Et si tout était noir, dans l’oscurità, dans l’attente d’une tempête solaire. « Appelée aussi éruption solaire, la tempête solaire est la manifestation d’une intense activité de notre étoile qui intervient tous les 11 ans. Quand cela se produit, la surface du soleil libère de l’énergie sous forme de nuages de plasma hautement magnétiques, qui donnent parfois lieu à des spectacles impressionnants comme des aurores boréales ».
In attesa di una tempesta solare, prix du meilleur court métrage étudiant belge au Festival du film de Gand, est un film sur la fin et le début, monter, descendre, sur le cycle, sur le recommencement de quelque chose. Où serons-nous demain ? Où étions-nous hier ? Un film poétique aux couleurs surannées, aux contours flous, à la parole décomposée, sur l’errance, le questionnement et la quête identitaire.
