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Marc-Henri Wajnberg, Kinshasa Now : « Le cinéma permet d’inventer des rêves »

Publié le 22/12/2021 par Constance Pasquier et Katia Bayer / Catégorie: Entrevue

Pour la première fois en Belgique, Bozar présente du 16 au 26 janvier 2022 la fiction en réalité virtuelle Kinshasa Now du réalisateur Marc-Henri Wajnberg, une œuvre qui nous fait découvrir la vie des enfants de la rue de Kinshasa. Cette expérience VR est enrichie par des textes, des photos et des vidéos qui illustrent le contexte dans lequel cette production cinématographique a vu le jour.

 

Kinshasa Now, premier film en réalité virtuelle du cinéaste, a été présenté en avant-première au Festival de Venise 2020 dans le cadre de la compétition VR Expanded, le programme de réalité virtuelle du festival. Le film a ensuite été projeté dans une trentaine de festivals de cinéma et a remporté une quinzaine de prix internationaux.

Le film permet de découvrir, casque sur la tête et écouteurs aux oreilles, l’histoire d’un petit garçon, Mika, accusé de sorcellerie par sa belle-mère, fuyant le domicile familial et devenant un enfant des rues. Tourné avec plusieurs caméras en mode 360°, le film propose ainsi une immersion dans la capitale du Congo suivant plusieurs schémas possibles, choisis par le spectateur. On a profité de l'occasion pour rencontrer son réalisateur et discuter de son parcours, de l’INSAS, du métier de producteur et de son intérêt constant pour Kinshasa.

Cinergie : Cela fait 40 ans que vous êtes dans le métier. Pourquoi avoir choisi la réalisation ?
Marc-Henri Wajnberg : Je suis entré en biologie à l’université. Je me suis acheté un appareil photo et je passais mon temps à faire des photos notamment de mes professeurs. J’aimais bien ça. J’allais par conscience aux cours. J’ai des photos de tous mes professeurs dont le Prix Nobel belge de physique, François Englert. J’ai des photos de lui et des autres qui disaient : « Arrêtez de prendre des photos ! » C’était mon côté provocateur.

Pour préparer ma deuxième session et pour gagner un peu d’argent, j’ai travaillé dans les caves d’une firme d’assurance. J’ai dit à quelqu’un que j’aimerais bien faire de la photo, peut-être plus. Il m’a dit : « Pourquoi pas à l’INSAS ? » J’ignorais l’existence des écoles de cinéma en 72. Je me suis dit que c’était une option possible. C’est comme ça que je suis arrivé à l’INSAS, ça a été une révélation et j’ai entrepris des études de réalisation. Ce qui me plaît, c’est de découvrir des mondes différents et le cinéma permet d’inventer des rêves.

Dès que je suis sorti de l’INSAS, j’ai essayé de trouver un producteur, je n’en ai pas trouvé alors je suis devenu mon propre producteur. J’ai fait Heureux comme un bébé dans l’eau avec mon frère. Le film a beaucoup tourné en France et en Belgique. Les acheteurs télé m’ont dit : « Il est bien votre film, vous en avez combien ? » Je n’en avais qu’un. Ils m’ont dit qu’ils aimeraient plutôt une série. J’ai donc produit 12 petits films sur la physique amusante et là, ça a mieux marché pour la vente. J’ai alors réalisé 1.200 films de 8 secondes qui s’appellent les Claps et qui ont été multidiffusés quotidiennement dans une cinquantaine de pays dans le monde, ce qui a donné naissance aux « shorts » dans les années 80.

Ça a établi ma société de production [Wajnbrosse Productions] et j’ai continué à réalisé et produire dans des genres différents.

Les « shorts », ce sont des films très courts. Chaque jour, FR3 (ex France 3) passait un Clap avant et après la météo, la publicité et avant la dernière séance. C’était saupoudré comme une image de chaîne. C’était l’époque où on ne mettait pas encore les logos des chaînes à l’écran. Les téléspectateurs savaient qu’ils étaient sur FR3 ou sur FR2 en voyant les petits intercalaires de ce genre. Tout le monde me déconseillait de faire ces films courts.

Clapman

C. : Pourquoi ?
M-H. W. : Parce que ça n’existait pas. On m’a dit : « Mais qu’est-ce que tu vas faire avec 1.200 films de 8 secondes ? Tu es fou ou quoi ? » Je n’ai pas trouvé de producteur donc je les ai produits moi-même alors que j’étais au chômage. Il m’a fallu un petit temps, mais ça a été plus vite que prévu parce que ça a très bien marché. C’est gai de travailler sur les paramètres de l’image. Dans le cadre des Claps, c’était un cadre fixe, des personnages toujours à la même place, un clapman – en l’occurrence, moi – qui faisait le clap.

 

C. : Comment avez-vous appris le métier de producteur ?
M-H. W. : En perdant beaucoup d’argent (rires) ! Au final, on s’aguerrit, on s’endurcit. Au début, c’était plus facile parce qu’il n’y avait pas tous les guichets qu’il y a aujourd’hui. À l’époque, pour le film sur la naissance (Comme un bébé dans l’eau), j’ai juste reçu une aide d’une pharmacie. Pour les Claps, rien. La série sur la physique amusante, rien non plus. Et puis, j’ai commencé à découvrir qu’on pouvait demander de l’argent.

 

C. : Est-ce que le fait de ne pas avoir d’argent ou très peu, ça vous autorisait à être plus libre qu’aujourd’hui ?
M-H. W. : Je me sens libre surtout parce que je suis mon propre producteur. Je me permets donc de faire des films qui ne sont pas forcément rentables, mais je vais au bout de ma démarche. Je fais des choses que les producteurs n’accepteraient pas qu’un réalisateur fasse. Par exemple, pour Kinshasa Kids, tout était monté, mixé, terminé et en le regardant, je me suis dit qu’il manquait une petite séquence et je suis retourné à Kin avec une caméra tout seul. J’ai filmé deux petites séquences que j’estimais fondamentales. D’ailleurs, le monteur son m’a dit que j’avais raison. Tout était fini, on dû refaire un mixage, un étalonnage. Un producteur classique n’aurait pas accepté. Je n’ai pas envie de laisser passer un film où j’ai des remords en me disant que je n’ai pas eu assez d’argent.

 

C. : Kinshasa Now est un court-métrage...
M-H. W. : Non. C’est un film qui peut être court ou moins court. On a au moins une soixantaine de minutes de variantes possibles. C’est un film à choix interactifs. Si on fait certains choix, le film est très court. Si on met côte à côte toutes les options possibles, il fait une heure. C’est une durée que j’estime valable pour un film où on est en immersion sous un casque car on n’a pas l’habitude d’en voir ainsi. C’est un peu contraignant d’être enfermé. Je préfère dire que c’est un film ou une expérience cinématographique plutôt qu’un court-métrage.

 

C. : En même temps, dans votre film, on ne peut pas faire tous les choix et on ne peut pas revenir en arrière.
M-H. W. : Non, on ne peut pas revenir en arrière. Ça fait partie de l’immersion, c’est aussi une volonté. Quand on est dans la rue à Kinshasa où je vais depuis dix ans, où j’ai réalisé et produit des films, on doit prendre des décisions et on n’a pas le temps de réfléchir. Il y a des enfants avec qui j’ai travaillés dont on m’a annoncé quelques jours plus tard la mort car ils ont été renversés par une voiture. Ce sont des enfants qui circulent, zonent partout et vivent une vie dangereuse et parfois, ils doivent prendre des choix rapidement. Ces choix, vous avez quelques secondes pour les faire et on ne revient pas en arrière.

 

C. : Comment se protège-t-on quand on entend des histoires comme celle d’un enfant renversé par une voiture ?
M-H. W. : C’est dur. D’abord, j’en ai pris plein la gueule. Je me suis fait enlever deux fois avec flingue : « On va te tuer ». Une fois, c’était des faux policiers, une fois, c’était un militaire qui allait soi-disant me sauver de gens qui m’agressaient et qui m’a mis de force dans une voiture, pendant la nuit. On a circulé pendant une demi-heure, il avait son flingue à la main. Finalement, il m’a relâché. Je me suis fait casser la figure par dix types, retenir par un policier qui avait une mitraillette, je me suis fait voler, j’ai eu mon quota. Ensuite, on s’endurcit malheureusement parce qu’on est obligé de vivre d’une certaine façon quand on est avec ces enfants. C’est tellement terrible ce qui se passe tous les jours là-bas qu’on est obligé de se dire que c’est comme ça, que c’est la vie. Elle est tellement violente que ça fait plus mal quand je la raconte aux gens d’ici que quand je la vis là-bas. On est amené à voir des choses terribles. Je mets donc le curseur à un endroit qui n’est pas le même que lorsque je suis ici.

 

C. : Quand vous dites que ça fait plus mal ici, c’est par rapport aux réactions des gens en Belgique ?

M-H. W. : Dans Kinshasa Now, j’ai tourné avec quatre garçons et une fille. Les garçons, je les ai placés dans un centre, la fille, elle était séparée d’eux, elle s’est enfuie. Je l’ai retrouvée, j’ai fait le film avec elle et ses amis. Ces filles partent, se prostituent, même quand je leur donne de l’argent pour dormir à l’aise. Un matin, je ne la retrouve pas, elle arrive la joue complètement ouverte. C’est d’une violence. Elles se battent avec des rasoirs, elles ont toutes des cicatrices de tous les côtés. J’ai envoyé une photo à mon équipe à Bruxelles et ils étaient terrorisés d’avoir vu cette image. Et là, sur place, qu’est-ce qu’il faut faire ? Je n’ai pas le choix, je prends l’enfant, on le met dans le pick-up, on fonce à l’hôpital, on est dans l’action.

 Kinshasa Kids

 

C. : Ça participe au fait que vous voulez réinsérer ces enfants ?

M-H. W. : La première fois que je suis allé à Kinshasa pour préparer Kinshasa Kids, mes enfants avaient à peu près 13 ans, l’âge de ceux avec lesquels j’ai tournés. J’étais très choqué et très investi par rapport à ces situations. Je m’occupe de ces enfants, je les mets dans un centre ou dans un groupe de musique, je reste en contact puis je fais une tournée avec eux. C’était des vrais enfants des rues, ils ne le sont plus, ils parvenaient à s’exprimer devant le public, c’était génial. Un projet en amène un autre. Faire des films sur des enfants des rues, ça me touche.

35.000 enfants dans les rues, ça m’émeut, je trouve que c’est une honte surtout que le Congo est l’un des pays les plus riches du monde. Il n’y a pas que là-bas qu’il y a des enfants des rues, il y en a en Amérique latine, aux États-Unis, en Asie, partout où il y a des Églises de Réveil, où il y a de la pauvreté, des guerres. Faire des films sur ces thèmes, c’est faire des films qui ont du sens mais en même temps, en tant que cinéaste, je m’y retrouve. J’ai fait du documentaire, de la fiction, un film web, là, je fais un film en réalité virtuelle. Ça participe à des écritures totalement différentes. Je ne savais pas comment écrire un film en réalité virtuelle avec des tas de choix possibles sans avoir les moyens comme dans un jeu vidéo avec 1.000 options, il fallait que je me limite et qu’on s’y retrouve. Ça a été un vrai casse-tête, mais j’y suis arrivé.

 

C. : Comment ce projet est-il né ?

M-H. W. : J’ai commencé à y penser autour de 2013 car j’ai accompagné le projet Kinshasa Kids dans de nombreuses projections dans les écoles ou dans les cinémas où il y avait des débats avec les scolaires. Je me suis rendu compte de l’intérêt des adolescents pour cette problématique mais de la méconnaissance de tout le monde du fait qu’il y ait des enfants dans les rues, que certains sont considérés comme des sorciers. Je me suis demandé comment intéresser les ados. En utilisant leurs outils, la nouvelle technologie, Internet, la réalité virtuelle. Ça a donné naissance au projet mais ça a mis du temps. En 2013, quand j’ai pensé à ce film en réalité virtuelle, à choix interactifs, en live, avec des vrais comédiens, c’était totalement nouveau. Aujourd’hui, il y a d’autres films qui existent. Il a fallu trouver l’argent, ça a pris du temps.

 

Kinshasa Now

 

C. : Comment finance-t-on un film comme ça ? C’est un genre facile à produire ?

M-H. W. : Non, c’est balbutiant. La VR, la réalité virtuelle, n’est pas facile à financer. La Fédération Wallonie-Bruxelles a un guichet pour les nouvelles technologies. J’ai eu 10.000 € pour le développement et 40.000 € pour la production, ce qui représente le dixième de ce qu’ils donnent pour un long-métrage. À part ça, j’ai eu la Communauté flamande et Média mais c’est largement insuffisant. Plusieurs fondations qui travaillent beaucoup autour de l’Afrique et de l’enfance m’ont aidé. Sans elles, le film n’existerait pas.

 

C. : Le film parle des Églises de réveil. De quoi s’agit-il ?

M-H. W. : Ce sont des églises pentecôtistes. Elles pullulent, il y en a tous les 200 mètres à Kinshasa. Elles sont fondées par des hommes qui s’autoproclament pasteurs, ils ont leur propre interprétation de la Bible et leurs fidèles qui les payent. Quand un couple a des problèmes et se sépare, la femme doit partir et laisser ses enfants au mari et à la nouvelle femme. Il faut les éliminer. Comment le faire de manière acceptable ? En les accusant de sorcellerie. Sur Kinshasa Kids, tous les enfants que j’avais castés étaient accusés de sorcellerie. L’un, c’était parce que le verre s’était cassé, l’autre,  parce qu’il avait plu ou encore parce qu’un enfant avait fait pipi au lit. Ces enfants subissent des sévices graves, psychologiques, physiques. On les brûle, on leur met des piments dans les yeux, on leur fait avaler des saloperies. Et puis, on les « délivre » comme on peut le voir dans une séquence de Kinshasa Now.

 

Kinshasa Now

 

C. : Cette séquence est documentaire alors que le reste du film est mis en scène. Même si ça fait dix ans que vous allez là-bas, comment réagissez-vous devant l’image d’un bébé retenu par la cheville, la tête dans le vide ? Comment avez-vous fait ? Vous êtes un étranger, vous êtes blanc, vous ne pouvez pas intervenir.

M-H. W. : C’était la première fois que je voyais ça. C’est délicat, je ne savais pas comment ça allait se passer. Quand je mets en scène, les gens sont engagés, ils sont payés, il faut un taxi, une moto, des figurants : ça se gère. Le pasteur qu’on voit dans le film et qui officie dans une église dans la banlieue de Kinshasa est un fou. Ce qui était prévu, c’est qu’il appelle Mika, le protagoniste du film, et que celui-ci doive s’enfuir parce qu’il ne veut pas se faire délivrer. Je ne savais pas qu’il y aurait un bébé sur place. On a planqué la caméra, pendant une heure, il a fait son prêche et ses délivrances. On n’est pas là, on n’est pas dans l’église, on doit se cacher puisque c’est à 360°, on voit vaguement à distance sur un petit moniteur ce qui se passe. On n’interrompt pas et puis, je découvre les images !

J’ai fait des essais fin 2016. Je suis parti à Kinshasa pour m’essayer à la réalité virtuelle. J’ai découvert tous les pièges. D’abord, la difficulté d’être blanc en faisant un film là-bas. C’est frustrant parce qu’on met en scène et après, on se planque, on ne sait pas si ça s’est bien passé ou pas, si quelqu’un a regardé la caméra ou pas. Il a fallu inventer, chercher, trouver des solutions.

 

C. : La question de la visibilité se pose quand on met autant de temps et d’énergie dans un projet. Quel est le circuit de diffusion pour un film de ce genre ?

M-H. W. : Forcément, c’est un souci et de l’autre côté, je voulais faire un film en réalité virtuelle. Si j’avais dû attendre une belle distribution, je ne l’aurais pas fait (rires) ! J’ai l’habitude de foncer. Le fait que la distribution soit difficile n’a pas été une raison pour ne pas faire le film. Par contre, j’y ai beaucoup réfléchi. Quelles sont les options de diffusion ? Il y en a très peu. Il y a quelques salles qui font de la VR mais on n’est jamais mieux servi que par soi-même donc je vais installer une salle de cinéma itinérante à Bruxelles avec des casques. Il y aura un lieu où les gens pourront aller voir le film mais on pourra aussi se déplacer avec ce matériel dans les écoles intéressées à l’idée de vivre cette expérience. On travaille en partenariat avec le Service d’Enseignement de la Ville de Bruxelles et on essaye de faire la même chose au Congo avec les aides qu’il y a. On va circuler dans différentes villes du Congo et les gens pourront venir voir le film gratuitement. Ce n’est pas quelque chose de rentable. La rentabilité, c’est le sens.

 

C. : C’est déjà pas mal.

M-H. W. : Oui, c’est beaucoup mieux (rires) !

 

C. : Comme vous parlez de sens, quels conseils donneriez-vous aux jeunes ?

M-H. W. : Quand j’ai commencé l’INSAS, j’ai produit mon premier film qui portait un nom très bizarre, Kak of geek Kak, de pot on qui est une sorte de pochade d’au moins 25 minutes. Tous les professeurs m’ont dit : « On ne t’aide pas pour le matériel, c’est nul, ce que tu as fait ». Et puis, un réalisateur qui était déjà en dernière année a vu le scénario et m’a dit : « Si tu as envie de le faire, fais-le ». C’est probablement le meilleur conseil qu’on m’ait donné dans la vie. Je n’avais pas d’argent, c’était compliqué à réaliser parce qu’il fallait une centaine de toilettes et j’ai fait ce film. Tous les professeurs qui m’avaient dit non m’ont félicité après. Je me suis dit : « Il ne faut pas attendre, il faut le faire ». Aujourd’hui, c’est plus facile qu’à l’époque, un téléphone, c’est une caméra, on peut monter avec un ordinateur tout simplement, ça coûte 10 fois moins cher qu’avant. Plein de gens font des films avec leurs copains qu’ils mettent sur le Net. Avant, on faisait un film en 16mm, il passait en festival et c’était tout. Le meilleur conseil aujourd’hui, c’est ça: faire, s’exercer. On peut se casser les dents, c’est permis.

 Kinshasa Now

 

C. : Qu’est-ce qui vous plaît tant que ça à Kinshasa ?

M-H. W. : Il y a des gens qui détestent cette ville, et d’autres qui adorent. Vous aurez compris que je fais partie de cette deuxième catégorie. J’adore Kin parce que c’est la folie, ça n’existe nulle part ailleurs une ville pareille. C’est de l’énergie, des rires, de la musique partout, des gens sympas, qui ont envie de s’en sortir. Cette ville vit jour et nuit un peu comme New-York, ça respire et en même temps, c’est catastrophique. Il y a la pollution, pas de courant, des fuites, les routes sont dans un mauvais état. Mais en même temps, le fait que tout soit possible, négociable, qu’on arrive à faire des choses et à se débrouiller, c’est quelque chose que j’aime bien !

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