L'Education n'est pas que sentimentale
André Delvaux était un grand pédagogue. Frédéric Sojcher, qui l'a connu, a retenu l'idée de demander à ses étudiants du master de l'université Paris 1 de réaliser un petit film documentaire pour comprendre la création à travers une pratique du cinéma (du scénario au montage, en passant par la réalisation). Il est vrai que la plupart des écoles de cinéma le font depuis longtemps en Belgique et en France, la Fémis, bien entendu, mais ce n’est pas encore le cas dans le système universitaire. Or, chacun sait que l'entrée à l'INSAS ou à la Fémis est de plus en plus difficile à un moment où le monde des images explose via Internet, notamment. Certaines universités essaient, en Europe, de prendre le relais. L'intérêt dans le Master de l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne est d'avoir une maison de production, Les Films d'ici, qui accompagne les étudiants à toutes les étapes de leurs projets autour d'une thématique centrée sur des institutions culturelles (comme les musées), avec une coopération des opérateurs d'Internet et, bientôt, d'autres universités. On demande aux étudiantsdes films singuliers et personnels en partant de l'idée que la création part d'une contrainte et qu'il faut sans cesse reconquérir et réinventer le cinéma. L'acte de filmer consiste à se servir d'un moyen d'expression, un fait de civilisation (ses mythes, ses rites, ses traces, sa magie). En somme, l'éducation n'est pas que sentimentale.