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Tasse de thé de Jean-Marie Buchet

Publié le 05/09/2017 par Fred Arends / Catégorie: Critique

 

Les Quatre saisons de cinergie - automne 2017, "Smakelijk, Bon appétit !" 

Même dans le sérieux d'une programmation d'une séance de courts métrages on peut s'amuser à choisir des films aux titres farfelus. Pour sa séance d'automne des Quatre saisons, Cinergie a opté pour l'alimentation, végétale ou animale sans discrimination. Le critère étant que dans le titre du film il y ait le nom d'un aliment et s'il pouvait être décalé, c'est encore mieux. Nous aurons l'occasion de découvrir des réalisations aussi éloignées que la carotte et le lapin, même si on peut trouver des associations. Muet comme une carpe : les préparatifs culinaires et le rituel religieux qui accompagnent la farce du «Gefilte Fish» juif ashkénaze, Les Navets blancs empêchent de dormir : une belle excuse pour ne pas admettre ses angoisses, le Syndrome du cornichon : ici, on fait moins référence au légume qu'au sens figuré du mot et, pour finir, Tasse de thé, où le thé est l’ingrédient qu'on ne verra jamais.

 

29/09/2017 à Flagey, studio 5 à 19h30 :
Muet comme une carpe
de Boris Lehman, 1987, 38' (projeté par les soins de l'auteur avec son projecteur 16mm) - Les Navets blancs empêchent de dormir de Rachel Lang, 2011, 27' - Le Syndrome du cornichon de Géraldine Doignon, 2012, 22' et Tasse de thé de Jean-Marie Buchet, 2008, 9'30

Tasse de thé de Jean-Marie BuchetLes courts-métrages de Jean-Marie Buchet offrent toujours des surprises étonnantes et souvent très drôles. Tasse de thé permet au réalisateur de déployer son univers singulier où le décalage et l'absurde débordent inlassablement du quotidien concret mis en scène. Un couple dans un appartement. La femme offre une tasse de café à son compagnon. En conséquence de quoi, l'homme va faire un tour. Cet illogisme dans les enchaînements des situations provoque des effets comiques, et offre à la banalité des scènes, une savoureuse poésie. Les portes s'ouvrent et se ferment, les personnages sont étonnés sans paraître l'être tout à fait et le café (et la bière !) devient le moteur d'une narration surréaliste qui s'achève dans la plus grande des ironies. L'humour à froid, les dialogues qui atterrissent dans le vide et les silences incompréhensibles sont portés avec délice par des comédiens irrésistibles, et dont certaines expressions suffisent à provoquer le rire. Cette joyeuse bande fait partie intégrante du monde de Buchet, apparaissant et disparaissant au gré de ses autres courts-métrages dont cette succulente et bienfaisante Tasse de thé.

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