« Comme ce n’est pas autre chose que pour le salut de son corps que l’esclave accepte d’être dominé, on ne voit pas pourquoi, dans une telle perspective explicative, la jouissance ne lui reste pas sur les bras. On ne peut tout de même pas à la fois manger son gâteau et le garder. » Eric Rohmer ? Non. Jacques Lacan. Séminaire XVI.
Par une après-midi de mars claire, ensoleillée mais glaciale, Delphine Noëls, chaussée de lunettes rectangulaires à montures rouges vient nous rendre visite dans les combles de Cinergie. Elle balaye du regard, au-delà de la tête de votre serviteur, notre bureau désordonné – un comble d’anarchie visuelle, ouiouioui – c’est un mic mac de paperasses cinéphiliques en tout genre. Un téléphone portable claironne les « Quattro Stagione » au cor de chasse ébranlant l’étage. Allo ---blabla – nous retenons notre souffle. Oh temps suspend ton vol. Fin du buzz communicationnel, vox populi de la modernité. Enregistreur : "ON"
Son premier souvenir cinématographique s’apparente à un gag. Petite fille elle riait beaucoup en voyant les soldats tomber de manière ostentatoire dans un film de guerre. Elle devait avoir un an tout au plus mais cela reste un souvenir marquant. Ensuite, attirée par la peinture, Delphine Noëls, ne s’intéresse plus trop au cinéma qu’elle redécouvre à vingt ans avec le cinéma de John Cassavetes. Le 29 avril « Tout Court » (ladeux/RTBF), présentera Une clé pour deux, un court métrage de Delphine Noëls. Itinéraire.