Post Partum, animal triste...
Au Brussels Film Festival, on découvrait avec saisissement le premier long métrage de Delphine Noëls, stupéfait et ébahi de tant d'audace. Delphine Noëls, pour son premier long métrage, change radicalement de ton. Après avoir signé des courts métrages durs, mais drôles, sur des couples eux aussi, toujours un peu borderline, elle s'attaque, dans son premier film, à un sujet qu'on aborde peu au cinéma, dans l'art, et en général dans la vie, les conséquences d'un accouchement lorsque l’événement consiste en la découverte d'une altérité radicale et, qu'en tant qu’événement, il reste réfractaire à toute historisation personnelle. Film de femme qui fait sauter les verrous de nombreux tabous liés à la maternité, Post Partum va plus loin, décortiquant le gouffre sous les pieds d'une jeune maman qui se débat entre son désir, jusqu'au bout, d'être mère, et son impossibilité à saisir ce qui lui arrive. Emporté par une Mélanie Doutey dont on n'avait jusqu'alors qu’entraperçu l'immense talent de comédienne, Post Partum est un film implacable et bouleversant, à la fois doux et strident, noir et lumineux, qui laisse, finalement sur les rotules.
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