Spécialiste mondialement reconnu par ses pairs pour ses analyses sur l’œuvre de Chaplin, nous avons rencontré dans un rendez-vous à Bruxelles l’essayiste, romancier, et professeur de l’université libre de Bruxelles Adolphe Nysenholc. Homme de mémoire, proche du cinéaste belge André Delvaux, Adolphe Nysenholc nous raconte intimement la belgitude et le réalisme magique propre à Delvaux. A travers les souvenirs, l’auteur de l’œuvre poétique André Delvaux ou le réalisme magique parue aux éditions du Cerf-Corlet nous dévoile les espoirs qui s’entremêlent aux doutes, l’inquiétante étrangeté cohabitant avec la philosophie dans une analyse dense de sa filmographie.
Cinéaste incontesté du réalisme magique belge, André Delvaux est dépeint comme un réalisateur de la modernité, profondément marqué par le doute, par une matérialité sans certitude. Un cinéma enraciné dans une tradition culturelle hybride, de mémoire, une recherche esthétique de la forme.
« Cette extraordinaire métaphore de l’amour vécu comme pénétration physique autant que rituel religieux (chapelles liturgiques tendues de rouge, dédale de couloirs sombres et veloutés… étrangement creuses, grotte ou coquille impression de m’y enfoncer…) je me souviens de l’avoir lue vers minuit, en 1982 je crois. A l’aube, je savais que je ferais le film ».
Adolphe Nysenholc, André Delvaux ou le réalisme magique, Paris, Editions du Cerf, 2006, 245 p.