Hors piste
Depuis ses premiers films, Ursula Meier met la famille au cœur de son cinéma. Elle filme des personnages bouleversants et bouleversés, au bord de folies que seules les très grandes proximités affectives permettent de cerner. Ses films, à la fois réalistes et épurés, s’en vont avec leurs personnages frôler les failles qu’ils tentent de mettre à jour. Il y a du Cassavetes dans ce cinéma-là, toujours en mouvement, en chairs et en fissures, en désirs et en débordements. Mais L’enfant d’en haut va un peu plus loin, réussissant le pari d’une étonnante hybridation, quand, s’épurant encore, il se baigne parfois de la lumière radieuse et spirituelle d’un Bresson. Un film scintillant, éprouvant, bouleversant.