La fin du monde ou le désastre
Ah ! Un film d’auteur européen au scénario de film catastrophe ! Chouette chouette ! On se frottait les mains en se demandant bien ce qu’ils nous avaient concocté là. Certes, Brosens et Woodworth viennent du documentaire, et lui, des sciences-humaines, avant d'avoir réalisé une trilogie en Mongolie. Khadak et Altiplano étaient tous deux des films très contemplatifs, amples et lyriques. Tous deux racontaient l’histoire de peuples en lutte contre leur extermination programmée (entendre ici la méthode moderne : l’exploitation capitaliste de la terre et des hommes, jusqu’à la mort). On ne s’attendait donc pas non plus à les voir d’un seul coup singer les audaces cinématographiques d’un Shyamalan ou faire du délirant Romero caustique (quoique…), mais on les imaginait bien aller flirter du côté d’un Tarkovski. Et comme on s’y colle peu, par ici, à ce classique du genre, la tentative vaut bien quelques applaudissements. Sinon qu’elle s’avère aussi ambitieuse que décevante…