Le goût de l’innocence
Le coquelicot, fleur sauvage, pousse, rouge sang, sous la chaleur de l’été. Pour s’amuser, on peut retourner ses pétales un à un. Jeu d’enfant. La fleur se transforme alors en une petite ballerine au tutu coloré. Ici, ce n’est pas un jeu d’enfant. Ici, on arrache les pétales, on soulève les jupes.
Coquelicots, dans le troisième long métrage de Philippe Blasband, est le nom de la maison de passe où tout le film vient échouer et se dénouer. Dans le milieu de la prostitution, arrière-boutique feutrée d’une Bruxelles petite-bourgeoise et hypocrite, trois destinées tragiques se nouent autour de ce lieu clos. Trois personnages présentés aux premières minutes du film par un carton. Rachel, Fabrice, Xénia. Trois visages, trois destins, trois prénoms qui les racontent.