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Entretien avec Yolande Moreau, à propos de sa carrière et du film « Cléo »

Publié le 19/11/2019 par Grégory Cavinato et Constance Pasquier / Catégorie: Entrevue

Dans Cléo, le premier film d’Eva Cools, Yolande Moreau interprète « Bobonne », l’adorable grand-mère de l’héroïne. Un rôle secondaire, mais dans lequel l’actrice fait montre, une nouvelle fois, d’une grande humanité. Lorsque nous la saluons, Yolande Moreau se dit étonnée qu’on lui ait demandé de faire la promotion de ce petit film dont elle n’est pas la vedette, mais elle est heureuse de sa visite à Bruxelles (elle vit à Gasny, en Normandie, et a fait le trajet en voiture) puisqu’elle en a profité pour rendre visite à ses deux enfants. Nous avons rencontré l’actrice dans son hôtel. D’excellente humeur, elle a accepté de regarder en arrière et de se pencher avec nous sur sa carrière.

Cinergie : Pouvez-vous nous parler de votre rencontre avec Eva Cools et nous expliquer pourquoi vous avez tenu à jouer dans son premier film ?
Yolande Moreau : J’ai d’abord lu le scénario, ce que je fais souvent avant de rencontrer les gens, comme ça, c’est déjà un pas ! (rires) Je l’ai rencontrée à Bruxelles. J’avais trouvé son scénario en finesse, sur un sujet qu’on n’aborde pas très souvent, le deuil. Je me suis dit que c’était courageux comme sujet. Puis j’ai rencontré la fille et elle m’a amusée. Je vous disais tout à l’heure que je préfère mes « Vache qui rit » en triangle et pas en carré, parce que j’aime bien tirer la languette… C’est la même chose avec mes choix de films : c’est simplement une histoire d’instinct. Aussi, dire quelques mots en flamand dans un film m’amusait beaucoup, parce que je trouve que le cinéma flamand, pour le moment, connaît une vraie émergence, avec une énergie tout à fait nouvelle qui se dégage. Et je me souviens avoir été très frustrée, il y a quelques années, parce que je devais jouer dans un film de Geoffrey Enthoven, mais je suis tombée malade. Le film s’est fait sans moi – et il est très bien sans moi - mais j’ai gardé une frustration de ne pas avoir mis les pieds là-dedans. « Bobonne » est un rôle assez convenu, c’est un personnage gentil, un peu rond. Des personnages comme ça, je peux en faire plein et a priori, ce n’est pas ce qui m’intéresse, je préfère les personnages plus complexes. Mais elle me rappelait ma « Bobonne » à moi, qui était flamande, originaire de Middelkerke. Donc ça me parlait plus que si on m’avait demandé de faire une grand-mère en France. C’était proche de moi.

 

CleoC. : « Bobonne » est très bienveillante, mais elle se retrouve impuissante dans cette situation où elle doit subitement élever ses deux petits-enfants. C’est une femme qui n’a pas eu le temps de faire le deuil de sa fille et à qui on n’a pas donné le mode d’emploi d’une adolescente en crise comme Cléo.
Y. M. : Il y a un passage en particulier où on sent qu’elle veut assumer son rôle de « Bobonne », la scène chez le proviseur où elle prend la défense de Cléo et se montre assez verte. Dans cette scène, on voit une autre facette de cette grand-mère. D’habitude on la voit surtout faire à manger, s’occuper de son petit-fils, etc. Mais sa fille est morte et, étant vieille, on voit son incapacité à assumer son rôle et je trouvais ça joli, parce que c’est effectivement une des facettes du deuil.

 

C. : Est-ce que jouer le rôle d’une gentille grand-mère a déteint, lors du tournage, sur vos relations avec les jeunes acteurs, Anna Franziska Jaeger et le petit Ishaq El Akel ?
Y.M. : Oh, le petit, il est magnifique ! Ils sont tous les deux magnifiques ! Et ils ont été très bien choisis, je trouve. Le petit est très attendrissant, très naturel, restant à sa place comme un enfant. Ce n’est pas toujours facile de jouer avec des enfants, mais j’aimais bien l’approche d’Eva. Et Anna-Franziska est très bien aussi ! Vraiment très bien !

 

C. : On peut imaginer que la scène où Cléo se venge sur son petit-frère en lui barbouillant la tête de sauce, lors du repas, n’a pas été facile à jouer…
Y. M. : Surtout pour eux ! C’est un moment de colère et elle le barbouille de sauce aux cerises. Sur le papier, on questionne un peu la crédibilité de tout ça, mais en voyant le film, ça passe, je trouve ça crédible. Pour le petit, surtout, c’était difficile parce qu’on a du recommencer plusieurs fois, avec plein de cerises dans la figure. Mais vous avez raison, c’est une belle scène. Je me souviens très bien du tournage de cette scène, parce que, ce jour-là, j’avais une crise de goutte extrêmement violente ! À l’époque je ne savais pas que c’était la goutte, mais je ne savais pas mettre mon pied à terre. La maladie honteuse ! (rires) Donc, quand vous me parlez de cette scène, moi, je pense surtout à ma crise de goutte !

 

C. : Est-ce important pour vous de travailler avec de jeunes réalisateurs, comme Eva Cools, qui font leur premier film ?
Y. M. : Moi ce dont j’ai envie c’est d’un coup de cœur. Qu’ils soient jeunes ou pas jeunes, ce n’est pas important. S’ils sont jeunes, tant mieux. Les erreurs sont des choses qui me plaisent, la maladresse aussi. Maintenant, ce que j’attends de la jeunesse c’est qu’ils soient un peu culottés. C’est un âge où on peut l’être. Après on se calme, mais à vingt ans, c’est important d’être culotté ! J’attends tout d’abord que les jeunes viennent me bousculer, j’adore ça !

 

CleoC. : Cléo est un beau portrait d’adolescente. Et vous, quel genre d’adolescente étiez-vous ?
Y. M. : Chiante ! (rires) J’étais très chiante, je ruais dans les brancards ! Ça correspond à 68, toute cette époque-là. J’ai eu une éducation catho, donc je ne pouvais pas sortir, ni faire beaucoup de choses. J’allais dans une école de filles… Donc je rêvais de sortir, de rencontrer des mecs aussi ! Il y avait toute cette nouvelle émergence de musique, il y avait la Ferme V tout près de chez moi et je rêvais d’y aller, mais je ne pouvais pas. Donc, je faisais de la peinture dans ma chambre et je lisais des poèmes. Je me prenais pour Rimbaud, j’étais un peu une dingue ! J’étais loin d’être Rimbaud, mais je me fabriquais des histoires. Et ça c’était quand même de grands moments. Mais si j’avais pu sortir, je serais sortie plutôt que de faire de la peinture ! En même temps, ça m’a appris des choses, des moments très intenses me sont restés de cette époque, ça m’a certainement servi par la suite. J’imagine que tous les adolescents s’inventent des histoires, mais suivant ce qu’on vit, on les fabrique différemment et il y a toujours des restes de ces moments-là.

 

C.  : C’est à cette époque que l’envie de jouer vous est venue ?
Y. M. : Même avant ! Je lisais des bouquins de poésie parce que je suivais des cours de déclamation avec Suzanne Philippe. Du coup, pendant mon adolescence, j’ai eu cette ouverture sur des textes. Plein de textes que j’avais envie de dire ! D’ailleurs, depuis l’année dernière, je suis en tournée dans un spectacle musical sur Jacques Prévert (intitulé simplement « Prévert », qu’elle jouera à Bruxelles en avril prochain - NDLR) avec Christian Olivier (des Têtes Raides) et pour ce spectacle, j’ai repris des textes que j’avais dits à l’époque. Je retrouve les mêmes textes, sans doute pas avec la même lecture, mais… dans ce métier, on fait sans arrêt des boucles !

 

C. : Si on cherche un point commun à tous vos rôles, c’est cette fantaisie qui vous est propre. Quand vous jouez un rôle dramatique, vous ajoutez une touche d’humour. Et quand vous jouez la comédie, il y a souvent une part de gravité…
Y. M. : Je déteste la grosse comédie à la française, ce n’est pas du tout mon rayon. D’ailleurs ils ne m’appellent pas non plus ! Le registre que j’adore c’est la tragicomédie. C’est ce que nous avons fait pendant 12 ans avec Jérôme Deschamps et Macha Makeïeff : des spectacles d’humour où l’on rit beaucoup, mais en fait, ce n’est que grave. On parlait de choses graves avec légèreté. Pendant longtemps, le fait que j’avais joué dans Les Deschiens faisait peur aux réalisateurs. Je me rappelle, par exemple, que quand nous tournions Séraphine, quand je voulais mettre un peu d’humour, ça faisait peur à Martin Provost. Moi ça ne me fait pas peur, du moment qu’on joue sérieusement.

 

SéraphineC. : Quand on se penche sur votre carrière, on se rend compte de son éclectisme. Elle est difficilement résumable. On vous retrouve au théâtre, au cinéma, dans des comédies, dans des drames, dans un film d’horreur… Vous avez tourné avec beaucoup de grands réalisateurs (Varda, Rappeneau, Berri, Jeunet, Costa-Gavras, Breillat, Dupontel, Van Dormael, Ozon, etc.), mais aussi dans des premiers films, dans des petites et des grosses productions. Sans compter que vous avez écrit et réalisé deux films, des spectacles, gagné trois César (dont deux de la Meilleure Actrice)… Etes-vous fière de cet éclectisme quand vous regardez en arrière ?
Y. M. : Oui. Des fois, c’était clairement un choix. Pour prendre un exemple, ce film d’horreur dont vous parlez, La Meute… ce n’est pas un film tellement abouti, mais je me rappelle l’avoir fait juste après Séraphine. Séraphine, c’était un pacte avec Dieu et je me suis dit « tiens, maintenant, je vais faire un pacte avec le Diable ! » (rires) Que le film soit abouti ou pas, là n’est pas la question, je me suis dit que j’allais bousculer les choses ! Je ne veux pas aller là où on m’attend. Avant le cinéma, j’ai fait du théâtre pour enfants, j’ai créé mon spectacle (« Sale Affaire, du Sexe et du Crime » - NDLR), j’ai joué dans la rue, j’ai construit ma carrière et ma vie au fil des rencontres. J’ai fait mon premier film avec Agnès Varda, Sans toit ni loi, suite à mon spectacle. Nous nous sommes rencontrées à Avignon. Donc c’est une suite de rencontres… De manière générale, ce que je ne regrette pas, c’est que je n’ai pas fait trop de compromis. J’ai rarement fait des films alimentaires. J’en ai fait, mais rarement. J’ai toujours suivi mon instinct, avec des coups de cœur et, en gros, j’ai toujours fait ce que je voulais. À un moment donné, on m’avait proposé une grosse comédie française, je ne vous dirai pas laquelle. Et au départ, j’avais accepté. Je n’avais jamais touché autant de pognon ! Puis je me suis dit quand même que ce scénario ne me plaisait pas. Dans ma tête, je me disais « si cet argent te brûle les doigts, tu pourras toujours le donner aux enfants… » Mais finalement, quinze jours avant le tournage, j’ai dit non. Eh bien, je ne l’ai jamais regretté ! Je me suis dit que c’était un tournant pour avoir une certaine éthique dans mes choix de rôles et dans ce que j’ai envie de faire ! Ce « non »-là a été déterminant.

 

Sans toit ni loiC. : Puisque vous l’évoquez, quel souvenir gardez-vous d’Agnès Varda ? Était-elle aussi fantasque et joyeuse que l’image que nous gardons d’elle ?
Y. M. : C’était quelqu’un de complexe. Ce qu’il me reste d’elle, c’est que c’est la plus dingue que j’ai rencontrée ! La plus folle, toujours très ludique et inventive. C’était quelqu’un qui avait un humour fou, une approche tout à fait singulière. Il me reste énormément de choses d’Agnès. En juin dernier, nous nous sommes réunis avec tous les gens qui avaient travaillé sur Sans toit ni loi. C’est rare qu’après un film, autant de gens se retrouvent encore, surtout 35 ans plus tard ! Il y avait Sandrine Bonnaire, le chef opérateur Patrick Blossier, avec qui mon mari travaille toujours, Pierre Gordower, un belge qui était assistant à la caméra. Nous nous sommes réunis pour parler de cette époque et de tout ce qu’Agnès a pu nous apporter… Je me rappelle que j’étais allée à sa fête d’anniversaire pour ses 80 ans. J’étais étonnée qu’elle ait déjà 80 ans, donc j’ai envoyé un email à ses amis qui disait « 80 balais ? Et si nous lui offrions 80 balais ?! » Donc nous avons tous acheté des balais et nous nous sommes retrouvés devant sa porte avec tous ces balais. Elle les a comptés et il y en avait trop ! (rires) On voit cette scène dans son film Les Plages d’Agnès. Agnès cherche la personne qui a eu cette idée. Elle s’arrête sur Jacques Royer, puis sur moi et elle me dit : « l’idée vient de toi ! » (rires)… Quand elle a fait son film avec les photos (Visages, Villages, sorti en 2017 – NDLR), comme j’habite la campagne, elle est passée à la maison et m’a demandé si j’étais libre pendant toute une journée. Et je l’ai traînée en voiture pour chercher des endroits. Elle cherchait une place avec de grands murs pour exposer ses photos. Même ce jour-là, elle m’a scotchée. C’était, je crois, un ou deux an(s) avant sa mort. Je me rappelle d’elle, dans la voiture, avec sa petite caméra, en train de me donner des directions. Tout le temps en alerte, tout le temps en train de voir les gens. Elle cernait très bien les gens. Finalement, elle a passé trois jours tout près de chez moi et c’était chouette. Et elle est restée la même jusqu’au bout. À la réunion de Sans toit ni loi, j’ai parlé avec Jacques Royer, qui était avec elle deux jours avant sa mort, je crois. Elle savait qu’elle allait partir et je pense qu’elle est morte entourée des siens. Je regrette une chose : en janvier dernier, deux mois avant sa mort, il y a eu une rétrospective qui lui était consacrée à la Cinémathèque et je n’ai pas pu y aller parce que je jouais au Rond-Point. Depuis sa mort, je me répète : «J’aurais dû y aller, j’aurais dû y aller !… »

 

C. : Séraphine est une belle étape dans votre carrière. Le film a marqué le public et la critique.
Y. M. : Séraphine, c’est d’abord la rencontre avec Martin Provost. Il se fait qu’il habite tout près de chez moi. Donc, il est venu et m’a longuement parlé de son synopsis, ce qui est rare, parce qu’en général, j’aime bien prendre le temps de la réflexion. Mais là, j’ai dit oui tout de suite, parce que je trouvais que c’était un personnage magnifique, qui alliait non seulement la création, la spiritualité et la folie. En plus, c’est un personnage qui a existé. Donc je suis allée voir ses peintures. Je ne les ai pas aimées tout de suite, j’ai appris à les aimer. Mais je ne m’attendais pas du tout à ce que le film fasse un tel succès. Sans toit ni loi non plus. Des fois, on fait certaines choses et on ne s’attend pas à ce que ça marche. Mais tant mieux, il y a des surprises ! Ensuite, j’ai tourné Où va la nuit ? avec Martin, un autre film que j’aime beaucoup. Et je viens de tourner dans son nouveau film, La Bonne épouse et je pense que ce sera un très joli film. On n’a pas toujours cette impression en tournant. C’est un film sur un pensionnat qui existait dans les années 50-60 pour apprendre aux jeunes filles à être de bonnes épouses. Ça traite d’un thème qui n’est pas courant : l’éducation des jeunes filles et puis l’émancipation de la femme. Ça parle de cette éducation judéo-chrétienne où on nous apprend à être de bonnes épouses, à bien repasser, à bien faire le ménage, à se taire si ça ne nous plaît pas au lit, à ne pas poser trop de questions à son mari, à lui amener ses pantoufles… Ce sont des stéréotypes, mais il y a eu des écoles qui apprenaient réellement tout ça. Et puis Mai 68 est passé par là et a envoyé bouler tout ça, c’est une porte qui se tourne. Le film est raconté d’une manière très joyeuse, avec Juliette Binoche, Noémie Lvovsky (une femme que j’adore, très douce et très intelligente) et François Berléand, qui joue mon frère. J’attends de voir ce que ça va donner.

 

Yolande Moreau - MammuthC. : Puisque vous parlez de tragicomédie, vous êtes devenue l’actrice fétiche du duo Gustave Kervern/Benoît Delépine. Leurs films sont des comédies, bien sûr, mais toujours ancrées dans un contexte social. Des films un peu anar, un peu punk. Qu’est-ce qui vous plaît dans cette collaboration ?
Y. M. : Ils sont à part. Il n’y a qu’eux qui peuvent faire des films comme ça. D’abord, je les aime profondément. Ce sont mes amis. J’aime ce qu’ils sont, j’aime leur manière de parler du monde actuel. Des films sociaux, il y en a beaucoup pour le moment, des choses parfois formidables comme les films des frères Dardenne chez nous. Mais avec Kervern et Delépine, ça traite toujours de problèmes hyper-actuels, sans avoir l’air d’y toucher, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de message, que c’est toujours drôle et en même temps, complètement de notre époque, avec un point de vue complètement dingue sur la société. Je joue un petit rôle dans leur prochain film, Effacer l’historique, avec Poelvoorde, Bouli, Corinne Masiero, et surtout avec Blanche Gardin, qui est absolument géniale.

 

C. : Y a-t-il un film au sein de votre filmographie qui, pour une raison ou une autre, n’a pas trouvé son public ou n’a pas charmé la critique, mais qui vous tient à cœur ? Je cherche une bonne surprise, un film un peu oublié dont vous auriez envie de prendre la défense…
Y. M. : Je dois réfléchir… J’avais fait un film dont j’adorais le scénario, Un Air si pur, d’Yves Angelo, mais il n’a pas vraiment rencontré la grâce. C’est aussi le cas du film que j’ai fait récemment avec Valéria Bruni-Tedeschi, Les Estivants, qui n’a pas rencontré le succès, mais je trouvais aussi que c’était un beau scénario. Parfois on passe à côté. On sait très bien que la distribution est quelque chose de compliqué.

 

Quand la mer monteC. : Avez-vous un rôle rêvé qui manque encore à votre tableau ?
Y. M. : Je ne sais jamais répondre à cette question-là. C’est une question difficile. Parfois, j’ai des frustrations et je me dis « tiens, ce rôle-là, je l’aurais bien fait ». L’autre jour, j’ai croisé Xavier Giannoli, qui avait réalisé Marguerite, ce film dans lequel Catherine Frot chante faux. Et il m’a dit qu’il avait pensé à moi pour le rôle, mais qu’il avait eu peur que ça fasse trop « foufou la galette ! » (rires) Et à l’époque, quand j’ai vu le film, je me suis dit « Oh, ça, ça m’aurait bien plu », même si c’est très bien interprété par Catherine Frot, rien à dire ! Donc, il y a des rôles et des histoires où je me dis, avec le recul, que ça m’aurait plu, mais le plus important ce sont les rencontres, la manière dont le rôle s’étoffe… À l’époque où j’ai fait Quand la mer monte, j’ai joué mon propre rôle, donc j’ai pu m’investir dedans, mais comme c’était vraiment trop proche de moi, j’ai eu peur en l’écrivant. Mais là, je suis en train d’écrire un nouveau projet, dans lequel il y aura peut-être plus de jeu. J’en parle sur la pointe des pieds parce que je suis encore en train de l’écrire, mais l’idée cette fois, c’est de me faire plaisir.

 

C. : Ce sera donc votre prochain film en tant que réalisatrice ?
Y. M. : On verra… Ouais. Ouais… (rires)

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