Difficile de rêver, dans une banlieue industrielle quart-mondiste. Avec Rosie, Patrice Toye débouche les premières Jupilers et allume les premières Bastos d'une gamine de treize ans, maquillée et sapée en pute de HLM. Elle ne fait d'ailleurs qu'imiter sa jeune mère, dont le portrait n'est guère plus reluisant : par crainte de faire fuir les amants racolés et maris potentiels, Irène se fait passer pour la grande soeur, et lui interdit de l'appeler maman. D'accord, le prince charmant n'existe pas! Pourtant, parvient-on jamais à ravaler vraiment ses illusions?
Alors, sur les aqueducs rouillés où elle s'évade, Rosie dévore les contes à l'eau…
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La gravité du sablier
Quand on voyage, c'est comme cela, on fait des rencontres, on partage des instants, on noue des amitiés, on fait des promesses.
Et puis de retour chez soi, comme tout cela paraît loin parfois. C'est ainsi que Thomas reçoit une lettre de son ami Ali lui rappelant l'engagement, pris dans de telles circonstances, de venir filmer son mariage au fin fond du désert marocain. Et voilà notre Thomas bien embêté sur les pistes sablonneuses, assailli de doutes sur le sens de sa présence là-bas. Et quand sa voiture de location finit par tomber en panne, le laissant seul au milieu du désert, sans aucune chance d'encore arriver à temps pour ledit mariage, le comble de l'absurde…
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Dans la sélection de ce 20ème festival figuraient très peu de documentaires. Mustafa Balci, réalisateur d'origine turque du film Toprak, a pourtant conquis un public exigeant ainsi que le Jury qui lui a décerné le Prix du meilleur premier court métrage de reportage.
Toprak, "La Terre" en turc, relate le voyage du réalisateur dans le village d'origine de sa famille, l'été dernier.Ses parents ont immigré en 1971 en Belgique, non pour des raisons économiques mais pour éduquer leurs enfants et, depuis deux ans, ils sont retournés en Turquie, sur leurs terres.
Filmées avec finesse et dans une lumière superbe, les scènes immuables de la vie des champs suivent des…
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Inséparables, ils se sont associés et ont démarré ensemble dans le cinéma à la fin des années septante en réalisant des reportages vidéo et des documentaires (Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la pemière fois ou Regarde Jonathan). Jean-Pierre est à la caméra, Luc au son.
Longtemps assistants d'Armand Gatti, ils coproduisent Nous sommes tous des noms d'arbre, le film que ce dernier réalise en 1982, en Irlande du Nord et en Belgique. En 1986, les frères passent à la fiction, au 35mm et au long métrage et s'imposent avec Falsch, une pièce de René Kalisky adaptée à l'écran, suivi de Je pense à vous,…
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Dans l'aube pâle, une rangée de cuberdons s'éveille... L'autoroute est déserte, les oiseaux chantent. Et les "petits clous", moqueurs, de tirer la langue - eh eh ! - au premier rhino-routier qui les évite de justesse et s'écrase dans le décor pastel de Pascal Adant.
Moins drôle: le chauffard suivant les frôle de si près qu'à la limite de l'infar', ils s'épongent le front et claquent des dents. Et ce n'est que partie remise: éjectés tour à tour à mille kilomètres à l'heure, ils n'iront pas tous éborgner la lune et faire un clin d'oeil à Méliès.
Parfaitement alignés, ce…
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Noire et trouble est la nuit...
Alors qu'un ivrogne endormi soigne ses ulcères sur le pavé d'un quartier chaud, une pute mécanique invite les rares passants à visiter l'envers d'un décor effroyablement glauque. D'un cul-de-jatte en femme siamoise, d'un pissou de chien dans une rigole en tête géante découvrant ses molaires, le cauchemar sous plasticine d'Olivier Carrette enchaîne les mutations de monstres répugnants vomis par une vague mythologie moderne. Prix Meuter Titra, Omomatic empeste l'égout et parvient sans mal à retourner les estomacs les mieux accrochés. Un bon Clozan et au lit !
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Puisque le court est un jeu et une folie !
Prix du public, l'accrocheur et surprenant film de Pascal Rocteur (No Film) fourmille d'idées plus cocasses les unes que les autres : en face caméra, une souriante et sublîîîme ouvreuse du Vendôme vous invite à la suivre dans le métro Porte de Namur, jusqu'à la paisible "trois façades avec jardinet" d'un héros merveilleusement débile.
En cette veille de Noël, comme tous les matins, le petit fonctionnaire salue sa femme - bigoudis et peignoir rose - et se rend au boulot. Grosses lunettes et moche cravate, ce peseur de trombones (il en faut) se joue de tous les périls : au ralenti, sous trois angles de vue différents,…
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Il est 19h30, nous sommes dans une salle de montage située au sixième étage de la cité de la RTBF à Reyers, cette caserne labyrinthique et lugubre où des couloirs interminables succèdent aux couloirs - silencieux, déserts qui débouchent à leur tour sur des salles silencieuses et désertes. Assis derrière la console de mixage nous voyons défiler sur l'écran 16x9 quelques séquences montées de Mobutu, Roi du Zaïre. Le nouveau film que termine Thierry Michel mélange plans d'archives et plans d'interviews que le réalisateur de Donka a menées auprès des proches de Joseph-Désiré Mobutu.Le son est assez inégal mais c'est… Lire l'article
Pantalon orange et veste de training étriquée d'un bleu électrique, les cheveux au vent et les yeux de perpétuel endormi, Georges adooore le cinéma. Sous filtre sépia, il rêve d'une haletante bande-annonce : l'une belge, l'autre arabe, deux jeunes filles s'aiment, avec tendresse, et au-delà du reste...
Idéaliste dégingandé, ce néo bab' peut bien danser au milieu du salon: il tient son idée, et plane littéralement jusqu'à l'école de ses deux héroïnes. C'est le monde de la rue, des jeunes désabusés et chahuteurs, mais en bon psychologue, Georges de la jungle parvient à motiver sa petite troupe. Acquis…
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