En juin 2017, la Fédération Wallonie-Bruxelles organisait l'Opération "50/50, Cinquante ans de cinéma belge, Cinquante ans de découvertes" qui mettait à l’honneur 50 films marquants de l’histoire du cinéma belge francophone. Ces films sont ressortis en salle pendant toute une année et de nombreux entretiens ont été réalisés avec leurs auteurs. Le site internet qui se consacrait à cette grande opération n'étant plus en activité, Cinergie.be a la joie de pouvoir aujourd'hui proposer et conserver tous ces entretiens passionnants où une grande partie de la mémoire du cinéma belge se donne à lire.
Chantal Akerman est issue d'une famille juive polonaise. Ses grands-parents et sa mère, Natalia, ont été déportés à Auschwitz, d'où seule sa mère en est revenue. L'angoisse chronique de sa mère est un thème majeur de son œuvre. Avec les rapports sexe/amour/argent, l'ennui et le vide existentiel, l'humour triste et la solitude. Elle analyse les comportements humains en posant la question du bonheur. Sa relation au judaïsme, toujours plus intense, traverse toute sa filmographie. C'est Pierrot le fou de Jean-Luc Godard qui a provoqué sa vocation. Formellement, Michael Snow sera sa deuxième profonde influence. André Delvaux l'a soutenue dès son premier court métrage, Saute ma ville en 1968, un film pré-punk où l'adolescente exprimait de manière explosive son besoin vital de libération.