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Rencontre avec Fabrice Du Welz pour le Cinéastes d'aujourd'hui sur Vincent Patar et Stéphane Aubier

Publié le 08/11/2017 par Dimitra Bouras / Catégorie: Entrevue

C'est au tour de Vincent Patar et Stéphane Aubier de passer de l'autre côté de la caméra, celle de Fabrice Du Welz, pour un nouveau numéro de la collection "Cinéastes d'aujourd'hui" de la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Deux univers, celui de deux figures emblématiques de l'animation belge, deux amis d'école qui ont imposé un univers à la fois rebondissant, drôle et tendre, de Pic Pic et André à Ernest et Célestine et un second univers, celui de Fabrice Du Welz, celui du thriller, celui de Calvaire ou d'Alleluia.

Cinergie: Je ne savais pas que tu étais si proche de Vincent et Stéphane. D'habitude, les réalisateurs qu'on rassemble dans cette collection aiment le même genre de cinéma.
Fabrice Du Welz
: On n'est pas proches. Je connais Stéphane et Vincent depuis très longtemps mais je les connais surtout par l'intermédiaire de Vincent Tavier. Depuis que je fais des courts métrages, Stéphane et Vincent ont toujours été mes aînés, mes grands frères. Mais, j'ai toujours nourri une inspiration et un respect incroyable pour leur travail, pour la cohésion et la solidarité de leur bande. C'est un monde à part, un monde sans cynisme où l’ego n'est pas forcément roi, un monde qui s'entraide, qui collabore, qui vit, boit, fait la fête, travaille ensemble. C'est une bande que je connais depuis des années, je pars souvent ici et là mais je reviens toujours chez Vincent Tavier.

C. : Comment as-tu envisagé le travail avec eux?
F.D.W.
: J'avais déjà réalisé un portrait sur eux à l'époque de Panique au Village sur Canal + et je m'étais concentré sur leur manière de travailler, sur leur artisanat. Ici, j'ai voulu creuser l'aspect bande et la grande camaraderie, cette solidarité qui les unit un peu tous. Autour de Vincent et Stéphane, il y a une constellation de gens qui évoluent à travers eux et de manière indépendante. C'est une bande qui s'est créée à la fin des années 80, début des années 90, à l'époque où le cinéma belge n'était pas ce qu'il est aujourd'hui. Il était beaucoup moins compétitif, beaucoup moins exposé. Cette bande est toujours très solidaire aujourd'hui. Je voulais creuser leur humanité au-delà de leur travail même si on peut ressentir cette humanité dans leur travail ludique, sans cynisme, profondément bienveillant, jamais jugeant, jamais moral.

Ce ne sont pas des solitaires. Ils travaillent avec beaucoup de ponts entre les uns et les autres, que ce soit l'écriture, la fabrication, les avant ou les après journées, les concerts. C'est une meute en fait. Certains ont des familles, des enfants mais ils se retrouvent, il y a quelque chose qui les fédère tous. Il y a un réel décalage poétique, il y a une disposition à un humour particulier. Ce que j'aimerais avec ce documentaire, c'est parler d'eux mais je voudrais aussi que les gens qui ne les connaissent pas, les découvrent et veulent devenir leurs copains.

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