Le jeudi 15 février aura lieu dans le cadre d’Anima la projection exceptionnelle du documentaire Des Cowboys et des Indiens, le cinéma de Patar et Aubier, septième titre de la collection Cinéastes d’aujourd’hui, réalisé par Fabrice du Welz.
Des cowboys et des indiens, le cinéma de Patar et Aubier de Fabrice du Welz
Après, entre autres, Bouli Lanners par Benoît Mariage, Thierry Michel par José-Luis Peñafuerte, les frères Dardenne par Alain Marcoen et Luc Jabon, c'est au tour de Vincent Patar et de Stéphane Aubier d'être sous les feux des projecteurs de la Collection Cinéastes d'aujourd'hui, projet initié par la Cinémathèque de la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2010. Une collection qui vise à faire découvrir l'œuvre de cinéastes belges francophones qui sortent des sentiers battus. Dans ce film, co-écrit avec Luc Jabon, le réalisateur de Calvaire, Fabrice du Welz, retrace les folles aventures de Patar et Aubier, deux loustics qui se sont croisés sur les bancs de La Cambre une trentaine d'années plus tôt... Depuis lors, André, le mauvais cheval et Pic Pic, le cochon magique, ne se sont plus jamais quittés.
Au départ, il y avait l'atelier de la rue Tenbosch, véritable cabinet de curiosités dont les murs et le sol sont recouverts de brols. C'est dans ce laboratoire que les contours de leur univers se dessinent peu à peu. Fabrice du Welz a remis la main sur des photos de ce lieu propice à la créativité, aux blagues respectives, aux collages délurés, aux parcours imaginés pour le chat Claudy, aux overdoses de café et aux soirées bien arrosées. Patar et Aubier sont inséparables, l'un dessine, l'autre scénarise, l'un prend le train, l'autre roule à vélo. Complémentaires, passionnés, fous, ils avancent ensemble mais pas seulement. Ils ont toujours été entourés par une bande d'autres joyeux drilles qui ont partagé leur quotidien. Fabrice du Welz accumule les témoignages de ceux qui ont croisé leur route comme, parmi tant d'autres, Jean-Claude Servais, Philippe Moins, fondateur d'Anima, Sergio Honorez, directeur de l'édition et de la création aux Editions Dupuis, Jean-Philippe Stassen, Emmanuel de Meulemeester, directeur artistique au studio Picpic, Benoit Marcandella, producteur, Vincent Tavier qui les aidera à faire de Panique au Village une véritable série.
Des cowboys, des indiens et pas seulement. Des André, Pic Pic, Inspecteur Memo, Saint-Nicolas chez les Baltus, des petits Mexicains qui se dandinent sur des airs de Dario Moreno (quelle joie !), le gros Ernest et la minuscule Célestine, autant de personnages qui peuplent un univers protéiforme. Les deux compères, en perpétuelle recherche, multiplient les techniques d'animation.
Ce documentaire est un portrait plein d'amour d'un cinéaste pour deux autres, pour deux amis à l'effervescence sans borne, aux scénarios truculents, aux bruitages et aux voix déjantées. Un bel hommage à une œuvre hors du commun qui n'est pas prête de s'arrêter là. On rit des anecdotes (l'histoire de la commande colossale de briques, c'est du vécu...), on veut revoir tout, découvrir les personnages qu'on ne connaît pas, faire plus ample connaissance avec ces deux ovnis de l'animation belge. Bref, on aimerait bien être leur copain, ça doit être bien.