En juin 2017, la Fédération Wallonie-Bruxelles organisait l'Opération "50/50, Cinquante ans de cinéma belge, Cinquante ans de découvertes" qui mettait à l’honneur 50 films marquants de l’histoire du cinéma belge francophone. Ces films sont ressortis en salle pendant toute une année et de nombreux entretiens ont été réalisés avec leurs auteurs. Le site internet qui se consacrait à cette grande opération n'étant plus en activité, Cinergie.be a la joie de pouvoir aujourd'hui proposer et conserver tous ces entretiens passionnants où une grande partie de la mémoire du cinéma belge se donne à lire.
De sa formation aux Beaux-arts de Liège, les films de Bouli Lanners ont gardé une indéniable picturalité, sorte de tableaux mouvants exaltant les paysages de son plat pays. Tombé un peu par hasard dans le cinéma, après avoir démarré sa carrière à la télévision sous le signe de la belgitude auprès des Snuls, Bouli Lanners trouve dans cette nouvelle forme d’expression un terrain de jeu prédestiné pour mettre en scène ses rêves de nature et de grands espaces, de familles un peu dysfonctionnelles, souvent recomposées au hasard des rencontres. A la fin des années 90, sa silhouette apparaît de plus en plus régulièrement sur le grand écran, d’abord en arrière-plan, puis dans des rôles de moins en moins seconds, imposant peu à peu son physique tour à tour bourru, lunaire et débonnaire comme une valeur sure du cinéma hexagonal.