Faire tomber le ciel et rétablir l'équilibre
Lorsqu'elle arrive à Cinergie, Jessica Woodworth, nous apporte une petite écharpe bleue qu'elle a soigneusement pliée et qu'elle nous offre, comme le font les Mongoles, en signe de bénédiction et de protection. Tout est là, et tout est dit, du regard qui préside au film. Dans ce geste, se dévoile la volonté de transmettre, de passer le regard. Khadak est l'histoire d"un garçon nomade au destin très particulier, qui devra devenir chamane, qui rejette son destin et qui, éventuellement, fait tomber le ciel et rétablit un peu d'équilibre dans cette société faible" résume Jessica Woodworth. Khadak est aussi un film "médium" (pour reprendre une expression de Peter Brosens, le co-réalisateur de Khadak), une fable atemporelle et onirique, où temporalité et espace sont déconstruits, pour que le regard se fasse passeur d'images, pour qu'une réalité, entre fragments et miroitements, en découvrant le réel, y révèle le sacré.