Sauve qui peut la vie
" Il est difficile d'admettre, impensable de déclarer que la présence d'une multitude d'humains devient précaire, non du fait que la mort devient inéluctable, mais du fait, que de leur vivant, leur présence ne correspond plus aux logiques régnantes, puisqu'elle ne rapporte plus, mais se révèle au contraire coûteuse, trop coûteuse ", écrivait il y a trois ans Viviane Forrester dans l'Horreur économique. Depuis lors, une régulation de l'économie mondiale ne s'est pas substituée à la dérégulation des économies nationales mais l'humain continue à manifester sa présence, résiste,…
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Faire un film, c'est essayer d'être au monde
Né à Kinshasa en 1957, Thierry Knauff, sitôt rentré à Bruxelles, fréquente dés l'âge de sept ans, le mercredi après midi, les cinémas de quartier de la capitale : le Brazil, le Central, le Métro, le Century et surtout le Wolu. Maciste, Jason, Sinbad, d'Artagnan, la fée Clochette, Laurel et Hardy, Jerry Lewis et bien d'autres projettent la magie de leurs personnages sur la toile de son imagination. Rien d'étonnant si, après des études de Philologie Romane à l'UCL, il entreprend des études de réalisation à l'INSAS et réalise dans la foulée le Sphinx,…
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A comme Adrienne, B comme Boris, C comme Cinéma...
Une heure du matin, des émotions plein la tête, je suis sous le charme. Je reviens d'Aarschot, là-bas en terre flamande où je viens de voir le dernier film de Boris Lehman, A comme Adrienne. Conclusion attendue d'une après-midi champêtre dans une ferme-atelier de peintre, perdue dans le vert tendre d'un printemps ensoleillé, la projection du film prenait place dans une exposition consacrée à Boris Lehman vu par ses amis.
Et les amis étaient là, venus qui de Bruxelles ou de France, qui d'Allemagne ou de Moscou, pour cet instant de retrouvailles et de nouvelles rencontres, temps comme hors du temps où se voir, se parler…
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Le Dernier rêve navigue ou pour être plus précis flotte entre rêve et réalité, sans qu'on sache trop quel est l'un et quel est l'autre. Un projectionniste casse la pellicule d'une bobine de film et essaie en vain de recoller les deux morceaux. L'image se casse comme sa vie, s'évanouit comme le couple virtuel qu'il aurait pu former avec Laurie. Le coup de flash d'un enfant, ange de la mort façon Marc Behm, et les brumes d'un entre-deux entre vie et mort déroule son filet. On l'a compris ce film multi-piste se joue par la bande (comme au billard de la vie) avec en prime une histoire d'amour qui se déroule hors-champ dans les rétroviseurs de notre imagination. Ces 15'… Lire l'article
Il y a un an à peine, et c'était la première interview de ma vie alors tu parles si je m'en souviens, je rencontrais autour d'une table de bistrot le sympathique réalisateur bruxellois Dominique Deruddere, dont Hombres complicados venait de marquer, après l'expérience américaine de Wait until spring, Bandini !, le retour à un cinéma plus personnel et intime, un cinéma moins cher mais surtout un cinéma d'amis, à l'échelle humaine et souvent kitsch du grand village qu'est la Belgique.
Revenu d'un rêve transatlantique qu'il niera sans doute avoir jamais eu, l'homme est épanoui, l'oeil jubile plus encore et le jeu des…
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Après quatorze ans d'une enfance heureuse et sans histoires, Emmanuel Jespers découvre le cinéma grâce au Studio, un cinéma de quartier.
Cette fenêtre vers l'extérieur lui fait découvrir un monde et des histoires qui sont aussi ses histoires. Le cinéma le regarde comme il regarde le cinéma. Kubrick, De Palma (Phantom of the Paradise, en particulier) mais aussi le cinéma fantastique et de science-fiction deviennent des compagnons de route. Il interrompt des études d'architecture pour entreprendre la réalisation à l'IAD. Après Delle, un court métrage de fin d'études et un mémoire consacré à Antonioni, il part en en Croatie, sur l'île…
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