Portrait de ma mère poète est le récit autobiographique que sa mère donne à Jean-Noël Gobron face caméra avec dans ce qui se dévoile une étrange complicité. La relation mère fils est ici le point de départ de ce qui autorise le film. Elle ne s’énonce pas, elle est l’évidence qui anime chaque instant, nous laissant deviner plus que voir ce qui dans cet art du portrait est celui de la mère, est celui de Jean-Noël. Lire l'article
« Semer des graines, arroser, récolter » et picorer !
À Anima, J’ai faim, qu’on découvrira bientôt à Annecy où il est sélectionné, coordonné par Louise-Marie Colon avec Delphine Hermans, nous avait ravis. Mais c’est Paola, la poule pondeuse, coordonné cette fois avec Quentin Speguel, qui chavira nos cœurs et emporta notre adhésion. D’une part, le film détonnait par rapport au panel plutôt déprimé que le court métrage belge nous présentait. Il était gai, joyeux, enlevé et drôle. D’autre part, il réinventait, à sa façon naïve et fraîche, une position politique…
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L’archéologue du cinéma
Depuis le temps que l’on vous présente les sorties en DVD de l’association Belfilm qui ressuscite les films oubliés du patrimoine, il était temps de rencontrer, en chair et en os, l’initiateur de ce projet audacieux : Paul Geens. L’historien du cinéma, en véritable passionné, s’est transformé en archéologue pour obtenir l’impossible. À une époque où la vie des films annonce déjà leur mort imminente, Paul Geens fait acte de mémoire et part à la recherche de ce qui fut trop tôt enterré. Au fil de la conversation, ce n’est pas seulement un immense cinéphile que nous découvrons,…
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Afin de sauver leur couple, Koen et Magda décident d’explorer leur sexualité et découvrent le monde très fermé du sado-masochisme. Juge respecté par ses collègues, Koen est pourtant arrêté et accusé de tortures et de coups et blessures envers sa femme suite à la découverte, par les autorités, de vidéos SM particulièrement brutales. Malgré les protestations de Magda, consentante, Koen est livré en pâture à la justice… Premier long d’Erik Lamens, SM-Rechter vient de rencontrer un succès historique en Flandre et sort ,ces jours-ci, dans les salles bruxelloises. Entretien avec son réalisateur…
Cinergie :…
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Ils sont deux amis, deux réalisateurs, l'un documentariste et l'autre non, toujours complices, participant, d'une façon ou d'une autre, sur les films de l'autre. Pour la première fois, ils signent à quatre mains Le Crabe, un court métrage sur la vie et la mort, tout simplement.
Christophe Hermans : Avant Le Crabe, j'ai réalisé deux documentaires. Mon film de fin d'études, Poids plume, portait sur le monde de la gymnastique ou, plus précisément, sur un enfant de dix ans que sa mère pousse dans la compétition. Le deuxième s'intitulait Jeux de dames, l'histoire d'une boxeuse et de son petit ami entraîneur. Je viens de terminer un troisième…
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L’art et la culture nous protègent dans les temps difficiles.
Rencontre à Paris avec le jeune réalisateur irlandais de Brendan et le secret de Kells qui a également initié le projet à travers la société de production Cartoon Saloon qu’il co-dirige.
C. : D’où vous est venue l’idée de Brendan et le secret de Kells ?Tomm Moore : Cela remonte à 1999, à l’époque de l’université. Avec un ami, nous avons eu l’idée d’adapter en animation l’art celtique et médiéval irlandais. Nous nous sommes tournés immédiatement vers Le Livre de Kells. Nous voulions voir jusqu’à quel…
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Un producteur sachant tisser
Au sommet d'une rue à pente raide de la périphérie liégeoise faite de gros pavés luisants où on s'attend à voir déboucher des calèches et des chevaux, siègent les bureaux de Tarantula Belgique. Telle l'araignée, cette maison de production créée en 1996 par Joseph Rouschop étend sa toile. D'une petite entité à employé unique, ensuite en duo avec Valérie Bournonville, elle se compose actuellement de 6 ou 7 permanents logés dans un espace qui se voulait fonctionnel lorsqu'il était moins encombré.
Après une carrière sociale d'une dizaine d'années dans le milieu borderline…
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« Le cinéma capture des fragments du temps et les met en mouvement. En réalisant cet acte, il donne forme à la fugacité de la vie, momifie l'aléatoire, intervient constamment dans un monde qui ne cesse de s'échapper et qui, en se convertissant en image, finit par se matérialiser en quelque chose qu'il fut réellement. »
Angel Quintana in Virtuel? A l'ère du numérique, le cinéma est toujours le plus réaliste des arts. Ed. Cahiers du cinéma.
Comment fait-on pour dormir sur ses deux oreilles lorsqu'on est responsable de la mémoire collective et investie du devoir universel de sauver, des marques du temps, l'aléatoire momifié…
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Affolés d'avoir perdu leur chat dans un Marseille qu'ils ne connaissaient pas, Philippe Lamensch et sa femme partent vaillamment à sa recherche. Dans les dédales des rues surchauffées par un soleil de plomb, ils tombent nez à nez avec une maison dans laquelle, ils en sont sûrs, ils ont vécu dans une autre vie ! L'histoire ne nous dit pas s'ils ont retrouvé leur chat, mais elle nous dit qu'ils ont changé de vie depuis. Cela se passait, il y a dix ans. Philippe Lamensch et sa femme adoptent la maison, la ville et tout le reste. Philippe abandonne le journalisme qu'il a exercé pendant plus de 20 ans pour se lancer dans la création artistique. Après quelques tâtonnements dans…
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Le silence peut être lourd de sens
Qu’est-ce qui motive une jeune femme à raconter l'histoire du vide dans lequel déambule un couple qui a perdu la raison après la disparition d’un enfant ? Comment a-t-elle fait pour créer cette atmosphère oppressante ? Pourquoi avoir choisi de travailler avec Emmanuelle Devos et Bruno Todeschini ? Nous avons rencontré Fien Troch, la réalisatrice de Unspoken et essayé d'élucider ces questions.
Je savais, en écrivant, que c'était avec Emmanuelle Devos et Bruno Todeschini que je voulais travailler car j'aime leurs visages. Ils ont tous deux un mystère dans le regard qui fait qu'on ne se lasse jamais de les regarder. Je…
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Joachim Lafosse se promène dans Bruxelles et nous parle de lui, de sa ville, de son cinéma.Lafosse Joachim Lafosse, on vous en parle depuis belle lurette. Dès Tribu, son premier court métrage, puis Folie Privée, son premier long métrage. Ensuite, nous avons suivi la fabrication de Ça rend heureux – que nous avons connu sous le titre de Folie fertile ou de Quand est-ce que tu me prends ? – qui, sitôt achevé, nous est apparu comme un film louchant entre la comédie et la tragédie dans une relation du masculin au féminin, autour de l’image de la femme.
Alors que Nue propriété examinait la transmission des limites et leurs transgressions possibles dans un trio infernal : deux fils…
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